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Le Préfet maritime ne chômait pas... (2 : André Pieyre de Mandiargues et Jean Paulhan)

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André Pieyre de Mandiargues, lauréat du prix Goncourt 1967 avec La Marge, reste assez mal connu, ou bien il est connu de travers. C’est du moins notre avis. Sa correspondance avec Jean Paulhan, le manitou de la NRf, “playboy de l’art moderne”, devrait jeter un jour nouveau sur cet auteur à la fibre  […]

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Le Préfet maritime ne chômait pas... (1 : Henriot)

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Dans la foulée des écrits de Joseph Méry (in La Littérature est mauvaise fille) et d’Alfred Franklin, voici une troisième pièce consacrée au Paris futur, ou, pour être plus exact, à ses ruines. Cette estimable thématique, belle occasion de satire et de facéties, aura donc connu avec le dessinateur  […]

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Stevenson et Flaubert : Un parallèle à vérifier (Théo Varlet, 1927)

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Un récent billet de Livrenblog nous a remis en mémoire certaine coupure qui dormait, plombée, en nos soutes.
Pour l’avoir lu avec plaisir naguère, il nous a paru du dernier urgent de rendre à Théo Varlet, à Flaubert et à Stevenson, ainsi qu’à René Dumesnil — lequel signalait dans Les Marges (n° 159-160, sept.-oct. 1927) l’article de Théo Varlet —, leurs fastes et leur gloire.



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Macaigne (Samuel) remporte Sherriff (Robert)

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C’est un malin qui remporte le prix du Grand Jeu de l’Alamblog : Samuel Macaigne a en effet suggéré judicieusement que ce plan de découpage des eaux internationales atlantiques appartenait au Manuscrit Hopkins de Robert C. Sherriff. Il est donc juste qu’il gagne un exemplaire de ce roman délicieux.  […]

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Ce biographe imaginaire de Schwob (inédit)

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Cet automne les inédits de Marcel schwob pleuvent. Après le conte érotique Maua, dont nous parlions naguère, c’est une version alternative de la préface aux Vies imaginaires qui voit le jour grâce à l’association des marcelschwobiens. Servi en prime aux membres de l’association - dont l’assemblée  […]

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A Deûlémont, Christophe Moreel s’extirpa du fauteuil club pour se diriger vers la bibliothèque. Les années avaient passé mais cette bibliothèque continuait de refléter la personnalité de son amie, offrant à la vue celles et ceux qui avaient contribué à la formation de son esprit. Marie Noël  […]

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Prémices de Louis-Ferdinand Céline

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Les Lettres de Céline à Joseph Garcin avaient paru quelques années en 19!è, après avoir été révélées en 1979. Elles reparaissent dans la nouvelle collection “Céline & Co”, dirigée par Emile Brami, et c’est une très bonne chose. La correspondance en question démarre en 1928 — Céline va mettre en  […]

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Le plus littéraire des peintres : Eugène Delacroix

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Le Journal d’Eugène Delacroix, ce précieux document de l’histoire de l’art du XIXe siècle, n’avait pas connu d’édition depuis sa publication initiale par André Joubin en 1932 (Plon, trois volumes). Le travail méritait donc d’être revu. Courageusement, les éditions José Corti en ont pris  […]

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Ce coquin de Marcel Schwob (inédit)

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Ce soir, la librairie Sylvain Goudemare fêtera la parution d’un inattendu conte érotique de Marcel Schwob, Maua. Inattendu ? que oui, et doublement : personne n’en connaissait l’existence, et l’on n’imaginait pas Schwob pondre un érotique. Il échoit à Sylvain Goudemare, deuxième biographe de Schwob  […]

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Encore un grand jeu de l'Alamblog

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Puisque le précédent est resté sans victoire, voici un nouveau grand jeu de l’Alamblog ! De quel livre est tiré ce plan de découpage des eaux internationales atlantiques ? Le jeu prend fin le 20 octobre prochain. Le plus rapide et le plus avisé des Alamblognautes gagnera le prochain volume de la  […]

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Le sort de Camille (Claudel contre Claudel)

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Que les histoires de famille sentent fort. Et qu’elles sentent longtemps…

Les histoires de famille bourgeoise ont cela de plus que les autres - forcément - que leurs motifs sont notablement hypocrites, mais restent aussi sordides que les secrets de la paysannerie - Le Monstre de Gaston Chérau nous renseigne sur le sujet… L’être humain est consternant d’instincts, de redites, de banalité, et en cela la bourgeoisie est aussi vulgaire que le vulgaire. Sauf que, confite dans la bienséance et l’abus perpétuel de position dominante et de pouvoir, la bourgeoisie ne déchoit pas. C’est du reste son souci premier, sa mission essentielle, sa raison d’être. C’est bien peu. A quoi sert donc la bourgeoisie ?

A la carrière du fils et à la bienséance, évidemment.

Ah, la carrière du fils ! Que la bourgeoisie n’a-t-elle sacrifié aux carrières de ses fils…

Dans le cas de la famille Claudel, c’est Camille que l’on aura sacrifiée. Elle était la mauvaise tête, l’aventureuse, la tempétueuse, l’originale. Et elle a couché avec Rodin hors des liens du mariage… Paul, lui, était le bon grain, confit en dévotions, entré dans la Carrière (d’où l’on n’extrait nulle roche), poète de la maison NRF. La Carrière, voyez-vous — et la carrière littéraire donc ! — ont des exigences que la morale humaine n’approuve pas toujours. Quoi qu’il en soit, et à distance de près d’un soixante ans, on se demande si le vent n’est pas prêt de tourner en faveur de Camille, au grand désavantage de Paul.

Bon grain, ivraie. Ivraie, bon grain, faites vos jeu.

Reste que Camille Claudel a payé son tribut de plus de trente années d’asile psychiatrique, recluse dans une solitude commandée par sa mère (pas de courrier sinon à Paul et elle, zéro visite autorisée), dans le dénuement tandis que Paul s’offrait le château de Brangues (près de Chambéry) à trois cents kilomètres de là — certes, il lui fera douze visites… douze visites en trente ans. C’est très occupé un poète officiel).

Jean-Paul Morel, l’un de nos meilleurs enquêteurs en histoire esthétique et littéraire, a produit sur le cas Camille Claudel un document assez définitif pour se faire une idée des faits et des causes : ainsi, repris intégralement, relus correctement (les éditions tronquées antérieures sont percluses de coquilles et d’interprétations fautives), les dossiers médicaux démontrent que l’enfermement prescrit par le médecin de famille fut abusif. Et la thèse des psychiatres Capgras et Sérieux, qui considèrent les cas de délires d’interprétation dès 1909 comme ne réclamant pas l’enfermement, vient confirmer le fait.

Fine mouche, Jean-Paul Morel a également mis la main sur les troublants articles d’une campagne de presse, malheureusement écourtée par la déclaration de guerre de 1914, qui réclamait déjà la libération de Camille Claudel, pour les mêmes causes : l’enfermement abusif était déjà dénoncé !

Accusé de tous les maux, Rodin apparaît quant à lui dédouané : usant de fausses identités, il ne cessa d’aider financièrement Camille.

Camille Claudel passa donc près de trente ans de sa vie en asile, dans un isolement cruel et mourra de malnutrition en 1943 (et non en 1920 comme l’ont longtemps indiqué les ouvrages de référence), tandis que sa légende s’était déjà construite. Témoin Paul Morand qui résume ainsi son cas dans ses mémoires : « (…) c’est une histoire très triste. Cette fille est sa meilleure élève ; elle a du génie ; elle est très belle, et elle l’aime ; mais elle est folle. Elle s’appelle Camille Claudel. »

Folle ? pas si sûr. Et si elle avait été rendue amère et paranoïaque en se butant des années durant à la société, refusant à une femme ce qu’elle accorde à des Hommes ? On le serait à moins. D’autant que la vision romantique exposée par Paul Morand peut paraître sommaire puisque la vérité de Camille Claudel s’est montrée difficile à rétablir, jusqu’à aujourd’hui, certains faits ayant été cachés, d’autres — et combien ! — déformés.

Grâce à Jean-Paul Morel, qui au terme de son enquête patiente livre intégralement les éléments subsistants du dossier (archives médicales, de Rodin, articles de presse, correspondance officielle, etc), on a enfin de quoi se faire son idée, d’autant que notre détective s’est gardé d’interpréter à notre place, offrant des documents rétablis, en une pièce, ou tout simplement inédits. Qu’on n’aille pas prétendre que d’autres l’avaient fait avant lui : ce serait outrageusement faux. On sait désormais ce qu’il en est du cas Camille Claudel :

En somme, si Camille Claudel a eu des débuts difficiles, une relation amoureuse difficile, des parturitions difficiles, une vie professionnelle difficile, elle a une existence tragique pour des causes notoires : l’ego de son frère, l’intransigeance criminelle de sa mère — les lettres de Claudel mère sont à cet égard décillantes : on a rarement lu des choses aussi obtuses et délibérément méchantes, d’une mère condamnant sa fille au cauchemar —, et, dans une certaine mesure, le propre caractère de Camille qui l’a mise en porte-à-faux. On sait d’ailleurs très bien et depuis très longtemps à quel virus elle avait été exposée : la bourgeoisie.

Et la bourgeoisie, comme chacun sait, c’est l’équarrissage du génie.



Jean-Paul Morel Camille Claudel : une mise au tombeau. — Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, coll. “Réflexions faites”, 2009, 320 p. 22, 50 €

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Xavier Dandoy, éditeur

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C’est une information toute fraîche : les Éditions Éoliennes s’installent en Corse. Elles annoncent par la même occasion leurs prochaines publications : — Le Val clos, de Frédéric Richaud — Petit x, histoire provisoire, d’Isabelle Clerc — D’une rencontre au bord d’un lac et de ses suites, de  […]

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Plume à vendre (1873)

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(Cl. C. Naya, circa 1865) Plume à vendre Avez-vous assisté dans le temple des ventes Aux longs enivrement s des enchères ardentes ? Les meubles remués, les cris et le marteau Frappant comme un tambour le faîte du bureau, Do bruits assourdissants font retentir les salles ; On dirait les éclats d’un  […]

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Les orgies de James S. Lee

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Couverture illustrée d’une image du film The Dividend (USA, 1916) En 1935, paraissait à Londres un curieux ouvrage intitulé The Underworld of the East. Being eighteen years’ actual experiences of the underworlds, drug haunts, and jungles of India, China, and the Malay Archipelago. With plates  […]

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Faire de la mousse en forêt

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Nous pensions être assez isolé, sur notre île, pour échapper au bruissement de la vie littéraire contemporaine. Notre île n’étant certes pas celle des Articoles, les dieux nous en gardent, nous avons reçu — par quels rebonds ? — un curieux message faisant état d’une curieuse… comment dire ? - d’une curieuse hypothèse, fort chevelue, dont on va comme d’habitude nous attribuer la paternité, avec ce généreux commentaire de Ponce Pilate borgne : “on ne prête qu’aux riches.”
Pour autant, l’exercice d’Alexandre Fraielo - que nous ne connaissons pas et qui ferait bien de se révéler - recèle tant d’opiniâtreté dans l’aléatoire qu’il nous semble amusant, sinon intéressant, de vous la faire partager.
De deux choses l’une, ou A. Fraielo en sait plus qu’il n’en dit (les sources !), ou il a beaucoup d’imagination (gare aux requêtes gougle tout de même).
Pour avoir lu les oeuvres des quatre personnages concernés (Lafargue, Nemon, Poncet et Watt-Owen) nous savons pour notre part à quoi nous en tenir. Une plume est une plume, un changement d’identité peut constituer un changement d’identité, mais un homme reste un homme, parfois, lorsqu’il est solidement bâti.
Une seule interprétation contenue dans le texte de notre enquêteur peut, peut-être, valoir. Pour notre part, nous penchons pour une autre hypothèse, très éloignée, que nous évoquerons si le coeur nous en dit.
Mais nous ne sommes pas André Breton (il nous manque ses informateurs).

Une remarque encore : Onuma Nemon existe, nous l’avons rencontré.

Et pour finir, cette pronotiscation élémentaire : à en juger par l’extase où se trouve plongée la critique littéraire féminine (Martine Laval, Isabelle Leclerc, Laure Limongi), nous prédisons de beaux jours à Jérôme Lafargue.
Est-il vraiment besoin d’un buzz de secours ?


Jérôme Lafargue Dans les ombres sylvestres. — Quidam, 2009. 16 euros.

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Saint-Pol Roux dans le Dictionnaire imaginaire de quelques poètes réels (1975)

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A la demande générale, l’Alamblog va se permettre quelques citations supplémentaires du “Dictionnaire imaginaire de quelques poètes réels” de Raymond Marquès, publié dans la Tour de Feu de Pierre Boujut (n° 126, juin 1075). Aujourd’hui : Saint-Pol Roux « A perdu sa craquette avec un boucher  […]

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La passion Rimbal

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Frappé par la publication des dessins de Rimbaud chez Flammarion, un alamblogonaute expert, qui tient à conserver l’anonymat, nous propose d’indiquer qu’il attend désormais la publication de : Vêtements, couvre-chefs et sous-vêtements d’Arthur Rimbaud (avec planches, coupons et patrons), présentés  […]

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