L'Alamblog - Plouf !
2024-03-28T16:56:26+01:00
Le Préfet maritime
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Dotclear
La grande honte d'un milieu tout entier
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2024-01-25T00:38:00+01:00
2024-01-29T14:21:09+01:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Fachos
Gugusses
Tartuffes
Vaine polémique
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/Dhotel_Reumaux.jpg" alt="Dhotel Reumaux.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Dhotel Reumaux.jpg, janv. 2024" /><br />
<br />
<br />
<br />Tandis que s'époumonent les gugusses de tout poil et de toute obédience à propos d'on ne sait quel marchand de papier et d'on ne sait quelle manifestation socio-culturelle à vocation spectaculaire financée par l'Etat, toute la communauté littéraire a tourné le dos à un personnage important au moment où il importe, faute de l'avoir fait de son vivant, de lui rendre hommage.<br />
Cet homme, c'est Patrick Reumaux.<br />
Un romancier français, publié à la marque des meilleures enseignes - la maison Elisabeth Brunet à Rouen parmi les plus récentes -, un traducteur qui nous a abreuvé généreusement de textes fondamentaux (les frères Powys, par exemple, Mervyn Peake, les Brontë et on en passe), un ami d'André Dhôtel, un professeur de grande classe, un essayiste (sur Lampedusa par exemple), un poète, un écrivain pour dire les choses simplement.<br />
Et pendant ce temps, on se goberge à propos d'un pitre sans humour, fils à papa qui n'a jamais eu besoin de mouiller sa liquette en quoi que ce soit, faiseur de phrases, et d'un événement culturel dont la direction est phagocytée depuis toujours par la maison Gallimard via certains de ses auteurs. Qu'en a-t-on donc à foutre, je vous le demande ?<br />
La grande honte, dans tout ça, c'est celle d'un milieu littéraire qui s'enfonce depuis quelques lustres dans une vacuité consternante, dans un relativisme permanent, dans un culte des personnalités, à condition quelles soient notoires (donc people), dans une absence d'intérêt pour ce que colportent les livres ou non.<br />
Et pourtant... pourtant...<br />
Cela ne se sait pas encore bien, mais ceux qui étaient les plus proches de lui savent combien Raphaël Sorin regrettait d'avoir fait monter la mousse MH, par exemple. On sait aussi combien ont manifesté leur perplexité justifiée à la remise de prix Nobel à quelques mâles récents. On sait à quel point les prix littéraires plus sclérosés les uns que les autres continuent de vanter sans vergogne (et avec la complicité de jurés médiocrement rigides dans leurs principes) des productions éditoriales très ciblées. Combien les libraires eux-mêmes jouent avec des cartes truquées (un exemple : allez donc voir Ground Control dans le XIIe à Paris : Les sous-marques de Gallimard (mercateur malin) ont pignon sur cet endroit où la jeunesse moderne a toutefois d'autres pilons de poulet à becquetter), et les complicités bien-pensantes sont nombreuses...<br />
Or la littérature, comme le diable, se cache dans les détails. A vous de les trouver.<br />
<br />
Pour sa part, L'Alamblog rendra dans les temps qui viennent hommage à Patrick Reumaux autant que possible.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />Illutration du billet : André Dhôtel et Patrick Reumaux en 1965.</p>
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Et pendant ce temps...
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2024-01-24T01:53:00+01:00
2024-01-28T18:50:03+01:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Saleté d aristos
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.WillettePipeletOK_m.jpg" alt="WillettePipeletOK.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="WillettePipeletOK.jpg, janv. 2024" /><br />
<br />
<br />
Et pendant ce temps on ne parle pas de bons livres.<br />
<br />
<br />
<br />
Illustration du billet : "Sa majesté Pipelet", dessin de Willette in <em>L'Assiette au beurre</em>, 12 octobre 1901.<br />
<br />
<br />
<br /></p>
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Geo Dorival était-il proto-macroneux ?
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2023-12-28T00:04:00+01:00
2024-01-28T18:39:04+01:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Geo Dorival
Travail
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.DorvailTravail_m.jpg" alt="DorvailTravail.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="DorvailTravail.jpg, janv. 2024" /><br />
<br />
<br />
Une curiosité, en vente le 9 janvier, aux enchères.<br />
Avec son message qui ressemble à un plagiat par anticipation du macronage ambiant, Dorival nous deçoit quelque peu.<br />
Pour qui a-t-il bien pu créer cette affiche ?<br />
Nous ne souhaitons évidemment ça à personne pour l'année à venir.<br />
De plus, les pelles sont numériques désormais, non ?<br />
<br /></p>
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Et voici que l'on parle de crise du livre
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2023-12-15T00:31:00+01:00
2023-12-15T00:31:00+01:00
Le Préfet maritime
Plouf !
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.crisedulivre_m.jpg" alt="crisedulivre.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="crisedulivre.jpg, nov. 2023" /><br />
<br />
<br />
S'il fallait démontrer que nous sommes d'irrémédiables bavards, et d'abominables cuistres, toujours prêts à tenir avec de grands gestes des propos apparemment marqués au coin du bon sens, voici la preuve que nous éviterons, ici en particulier, de nous allonger sur les sables mouvants de la... crise du livre... qui dure, qui dure, qui dure...<br />
Ils sont nombreux ces sujets (covid, machin, etc.) qui permettent de déblatérer collectivement sans fin. "De nos jours", comme dirait madame Duschmoll, hein, on sait ce que sait.
<br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Et voici que l'on parle de la crise du livre<br />
Comment le libraire voit le goût du lecteur<br />
<br />
Chez Flammarion, sur les grands boulevards ; (...) ; chez Gallimard et chez Naert, boulevard Raspail, c’était le coup de feu de Noël. Les clients saisissaient les vendeurs au vol, les livres se débitaient plus vite que des côtelettes. Et moi je jouais des coudes dans la foire, et, ayant agrippé le chef vendeur, je disais : « Pardon, monsieur, ne pensez-vous pas qu’une crise du livre s’annonce ?» Et le chef vendeur ne me prenait pas du tout pour un maniaque.<br />
Il y a bel et bien péril du côté du livre. Mais je crois qu’il menace plus précisément les éditeurs. Par exemple, ne dit-on pas qu’il y a inflation dans le livre ? Les vitrines ne sont-elles pas un peu trop pleines ? Un de mes libraires m’a répondu : « Il sort par semaine environ vingt-cinq bouquins vendables ». Et un autre, plus sévère : « J’en reçois trente à quarante par semaine, sur lesquels j’en commande quatre ou cinq. » Trente titres par semaine, cela fait quelque douze cents titres par an. Est-ce considérable ? La bibliographie de la France portait, avant la guerre, bon an mal an, vingt mille titres (dont trois ou quatre mille réimpressions).<br />
De sorte que si nous nous plaignons d’une inflation, plaignons-nous plus précisément d’une inflation de la médiocrité qui sévit aux dépens des vieux titres chevronnés. C’est leur absence seule qui nous laisse voir une pseudo-abondance de médiocres, une abondance subjective, non point arithmétique. Les grands chênes n’ont pas été replantés, qui masquaient les broussailles. Le déchet est donc moindre qu’avant la guerre. Cette situation ne pourrait être renversée que par une abondance de papier qui, donnant aux jeunes éditeurs pleine licence d’éditer leurs jeunes auteurs — et que voulez-vous qu’ils éditent, puisqu’ils n’ont pas de fonds — conduirait à une surabondance réelle de médiocrités.- Mais la pénurie de papier, s’accentuant en 47, va mettre en danger les jeunes éditeurs et dégager les libraires. Prévoyons donc, pour l’année prochaine, que la demande du public continuera d’être supérieure à l’offre.<br />
Sait-on que le plus gros succès depuis la libération (Le Zéro et l’Infini) égale les plus grands tirages d’avant-guerre (comme Autant en emporte le vent) et les dépasserait si l’éditeur avait suffisamment de papier ? A ce signe nous pressentons qu’il y a quel que chose de nouveau dans le public.<br />
— Avant la guerre, m’a dit un libraire, c’étaient toujours les mêmes clients. Des bourgeois.<br />
J’essayai de lui faire définir ce que ce terme signifie, de nos jours. L’entreprise se révéla trop difficile.<br />
— Et comment se comportaient ces bourgeois, en tant que clients ? demandai-je.<br />
— D’abord, les prix littéraires avaient sur eux un effet certain. On s’arrachait le Goncourt, par exemple. Et puis il y avait un fonds toujours demandé : les Mauriac, les. Maurois, les Gide, les Jules Romains. Les clients formaient un bloc solide. Une élite.<br />
— Et maintenant, demandai-je, plus d’élite ?<br />
— Je crois bien que les bourgeois, pour employer ce mot commode, ont moins le temps de lire. Mais surtout, nous avons vu arriver une nouvelle couche de lecteurs toute différente.<br />
— C’est-à-dire ?<br />
— Des gens qui ont peu d’argent, des employés, des ouvriers. Le même phénomène se produisit après l’autre guerre, d’ailleurs. Des bibliothèques collectives deviennent de gros clients.<br />
— Le client individuel, si j’ose dire, le particulier, que demande-t-il ?<br />
Et ici tous mes libraires s’accordèrent à dire :<br />
— Des traductions, surtout de l’anglais et de l’américain, où ils trouvent un dépaysement et des vues sur d’autres milieux sociaux.<br />
— Des reportages ?<br />
— Non, à moins qu’ils ne comportent un mouvement romanesque.<br />
— En somme, le public veut s’instruire en s’amusant ?<br />
— Il veut des romans qui le sortent du trio traditionnel ou de la maigre autobiographie. Il veut que ce qu’il lit lui laisse dans l’esprit quelques idées. Il s’intéresse aux questions sociales, mais non en technicien : en vivant qui n’est pas satisfait de sa société. Il attend d’un auteur qu’il lui fasse vivre en imagination les grands problèmes humains.<br />
— Les livres sur la Résistance ?<br />
— C’est un peu tard. Le public s’est documenté ; maintenant, il veut autre chose.<br />
— Vous parliez d’imagination : les romans purement romanesques n’ont donc pas de succès ?<br />
— Ils en ont toujours si l’imagination est féconde, si elle sort du rebattu. Le client veut voir du pays d’une façon ou d’une autre. Seulement, voyez-vous, si le client veut du nouveau, il ne le sait pas. Il demande ce qu’il connaît. C’est là qu’intervient le jeu du libraire. S’il a su une fois faire acheter à un client un auteur nouveau, et si le client est content, il revient chez son libraire, il en fait son guide. Croyez-moi, les critiques ont peu d’importance : ce sont les libraires qui font vendre les livres, bon libraire devient le directeur conscience du client. Mais cela ne dure pas longtemps : un ou deux ans. Passé ce temps, le client a « épuisé » son libraire ; il en a butiné tout le suc. Et il s’en va ailleurs.<br />
Et je m’en allai, moi aussi, m’abandonnant à des méditations réalistes et quelque peu amères sur les rapports qu’entretiennent, dans un pays « de grande culture », les esprits avec leurs clients.<br />
Jean Duché<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<em>Le Figaro littéraire</em>, 27 décembre 1946.</p>
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Un pronostic
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2023-11-04T04:39:00+01:00
2023-11-04T04:39:00+01:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Pervers manipulateur
Pédophilie
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.EpidemieMiller_m.jpg" alt="EpidemieMiller.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="EpidemieMiller.jpg, nov. 2023" /><br />
<br />
<br />« Je souris à l’idée que, dans les années à venir, des centaines, des milliers de Français et de Françaises vont peut-être se mettre à écrire comme Henry Miller. »<br />
George Slocombe (<em>New York Herald Tribune</em>) cité par Armand Pierhal (<em>Le Littéraire</em>, 23 novembre 1946)<br />
Au moment où le film <em>Le Consentement</em>, tiré du récit éponyme de Vanessa Springora, repointe les projecteurs sur ce grand malade de G. M. et sur ses supporters (Pivot au premier chef), cela ne paraît pas manquer pas de pertinence.<br />
<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/11/04/Un-pronostic#comment-form
http://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5942
Et c'est parti pour la session 2023
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2023-08-26T03:03:00+02:00
2023-08-28T13:06:27+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Rentrée littéraire
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.rentreelitteraire2023_m.jpg" alt="rentreelitteraire2023.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="rentreelitteraire2023.jpg, août 2023" /><br />
<br />
<br />
Eh bé, voilà... Apparemment, cette année encore, aussi inéluctable que le réchauffement climatique s'amène la rentrée littéraire.<br />
Ne croyez plus rien, ne vous fiez plus à vos yeux, respirez doucement, évitez les lieux du culte livresque, retirez-vous dans votre tour d'ivoire et souvenez-vous ce que pensait Julien Gracq lorsqu'on lui posait la question : ne lire de livres que ceux publiés depuis dix ans et dont on parle encore.<br />
Répétez l'incantation s'il le faut.<br />
<br />
L'Alamblog songe à ouvrir un centre d'accueil pour les victimes de la rentrée littéraire.<br />
Laissez toujours un message en commentaire si vous vous trouvez désorientés, ou en plein désarroi.<br />
<br />
<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/08/26/today#comment-form
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Le concert des clarinettes
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2023-07-17T11:07:00+02:00
2023-07-17T11:07:00+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Teterouge_m.jpg" alt="Teterouge.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Teterouge.jpg, juil. 2023" /><br />
<br />
<br />
Milan quoi ?<br />
<br />
Jane qui ?<br />
<br />
(Qu'est-ce qu'on va entendre quand Colette et Saint-Exupéry vont casser leur pipe...)<br />
<br />
<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/07/17/Le-concert-des-clarinettes#comment-form
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D'Ogygie en Schérie
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2023-07-11T00:16:00+02:00
2023-07-11T18:05:55+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Intelligence insidieuse
Odyssée
Ulysse
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.Ulysse_et_Poly_m.jpg" alt="Ulysse et Poly.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Ulysse et Poly.jpg, juil. 2023" /><br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>(...)<br />
Lui non plus ne comprend pas ce royaume sans ordre ni mesure : cet âge d'or barbare, ces monstres , la mort, l'enchantement funèbre de la poésie ; et c'est pourquoi il échoue en tout, ou presque tout. Lorsqu'il arrives chez Polyphème, il se comporte en Grec civilisé et en héros épique : il rappelle la gloire d'Agamemnon, et la sienne ; il demande l'hospitalité ; et, au lieu de se cacher, à la fin, il révèle son nom. Lorsqu'il approche du rocher de Scylla, lui, si avisé, fait preuve d'une folie héroïque mi-pathétique mi grotesque, d'une ingénuité presque incompréhensible, en ce lieu o ù les armes et l'héroïsme ne servent à rien. (...) Tout est vain : les six têtes de Scylla, au cou démesuré, s'allongent hors de l'antre, enlèvent six compagnons et les décorent tandis qu'ils se débattent encore dans l'air.<br />
Si le guerrier épique échoue, Ulysse pourrait se fier à sa mêtis : son intelligence insidieuse, en laquelle il a tant de confiance. C'est ce qu'il fait dans l'antre de Polyphème : avec l'aide des dieux, il vainc ; mais cette victoire est à l'origine de tous ses malheurs. Dans ses autres voyages , son intelligence ne le secourt jamais.<br />
(...)<br />
Nous ne savons pas si Ulysse a compris que, dans ses voyages, son intelligence a été vaincue. Peut-être le comprend-il à Ogygie. Mais il l'oublie aussitôt en Schérie, quand il commence ses récits, exaltants ses ruses et ses astuces. Il avait raison de l'oublier. Parvenue dans le pays intermédiaires de s Phéaciens, puis dans la réalité quotidienne, à Ithaque, son intelligence insidieuse trouve à nouveau le lieu où s'exercer. Il n'a plus devant lui les monstres, la mort, le destin, mais seulement des êtres humains pareils à lui, moins intelligents que lui.
(...)</p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<strong>Pietro Citati</strong> <em>La Pensée chatoyante. Ulysse et l'Odyssée</em>. - Traduit de l'italien par Brigitte Pérot. - Paris, L'Arpenteur, 2004.</p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/07/11/D-Ogygie-en-Sch%C3%A9rie#comment-form
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Albert se détend (1922)
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2023-06-16T00:15:00+02:00
2023-06-16T19:04:07+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Chine
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/La-Chine-en-folie.jpg" alt="La-Chine-en-folie.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="La-Chine-en-folie.jpg, juin 2023" /><br />
<br />
<br />
Publié en 1922 dans la collection dirigée par Henri Béraud, <em>La Chine en folie</em> estun curieux reportage traité sur le mode burlesque par Londres.<br />
On se régale.<br /></p>
<blockquote><p>S'il voyageait, c'était comme d'autres fument l'opium ou prisent la coco. C'était son vice, à lui. Il était l'intoxiqué des sleepings et des paquebots. Et, après des années de courses inutiles à travers le monde, il pouvait affirmer que, ni le regard d'une femme intelligente et malgré cela proprement faite, ni l'attrait d'un coffre-fort, n'avaient pour lui le charme diabolique d'un simple et rectangulaire petit billet de chemin de fer.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Albert Londres</strong> <em>La Chine en folie</em>. — Paris, Arléa, 2023, 191 pages, 9 €</p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/06/16/Albert-se-d%C3%A9tend-%281922%29#comment-form
http://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5807
Un ridicule d'époque et bien de chez nous
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2023-06-12T00:31:00+02:00
2023-06-15T10:57:27+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.EnardTetecreuse_m.jpg" alt="EnardTetecreuse.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="EnardTetecreuse.jpg, juin 2023" /><br />
<br />
<br />
Pour bien commencer la semaine, ce grand éclat de rire à l'annonce du nouveau "scandale" qui secoue (mollement) le petit bouillon culturel parisien : le duo des génies Burnel et Traquenard ont imaginé pour leur Grand Truc de demander à des zoteurs/teuses français de notre époque de dégoiser sur des classiques.<br />
Mais quelle idée ? Et qui allaient tomber dans un panneau pareil ? Les deux gesticulateurs télévisuels qui apprennent bien leurs fiches (et lisent diablement bien leur téléprompteur) nous avaient jusqu'ici bien caché qu'ils avaient des envies d'entrer dans la profondeur des choses... A moins qu'ils n'aient songé (tout bêtement) à rééditer le coup de Pivot avec Bukowski. Et on ne serait vraiment pas étonné que ce soit ça, justement, qui se soit joué avec notre argent de contribuables et l'aide involontaire de deux ou trois nigauds.<br />
Parce que question profondeur, on a été servis.<br />
Bathyscaphe compris.<br />
Pour la faire courte, Enard, dit l'Imbu, s'est donc ridiculisé, ainsi que Philippe Besson (le copain de Macron) ainsi que Faïza Guène qui dénigra Kafka et son oeuvre d'une manière qu'un élève de collège jugerait probablement gênante. (On s'est demandé un instant si la culture de Kafka avait un rapport avec la question.)<br />Tout cela est énorme direz-vous. Et oui, cela l'est, répondrions-nous.<br />
Que le spacieux Mathias Enard, qui fait profession de salir du papier, s'autorise à trouver trop gros <em>Le Rouge et le Noir</em>, et sa commère Guène à juger Kafka trop dépressif, c'est pousser le bouchon un peu loin, et sur une chaîne de service public qui plus est.<br />
Pour résumer :<br />
Enard et Guène (1) : boycott.<br />
Burnel et Traquenard : démission. Ils appartiennent tous les deux à cette caste qui détruit systématiquement toute culture en paraissant la servir. Que les choses soient dites une fois encore : ils ne servent, ces mijaurés, que le capital, l'entreprise, la bourse et la finance.<br />
De plus, la culture n'a pas besoin de tout ce petit monde médiocre.<br />
<br />
<br />
PS : A propos, sa seigneurie ne nous a pas déclaré si elle trouvait l'alliance des couleurs rouge et noire à son goût.<br />
<br />
<br />
(1) Besson, ça existe en vrai ?<br />
<br />
Illustration du billet : © Draco Semlich, 2023.</p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/06/12/Un-ridicule-d-%C3%A9poque-et-bien-de-chez-nous#comment-form
http://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5803
Pour strugglelifer en toute sérénité
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2023-06-11T06:39:00+02:00
2023-06-11T06:39:00+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Littérature kilométrique
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.GalopipeLeRetour_m.jpg" alt="GalopipeLeRetour.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="GalopipeLeRetour.jpg, juin 2023" /><br />
<br />
<br />
Dans sa resucée des antérieurs détectives un peu smart de la littérature française, Galopin le galopin cite quelque formule attribuée à Félix Fénéon.<br />
En la déformant, et sans hésiter à créer par ailleurs un pétaradant néologisme aux allures so british.<br />
Sauras-tu la retrouver ?<br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Ce qui me préoccupait uniquement c'était ma propre sécurité, car je ne tenais guère à aller encore moisir en prions. Quant au sort de nos prochaines victimes, il m'intéressait peu. Lorsqu'on a , comme moi, résolu de vivre aux dépens d'autrui, on n'a point l'habitude de s'apitoyer sur les vagues individualités qui composent la société. Un struggleforlifer de ma trempe prend son bien où il le trouve et tout homme qui a de la fortune est pour lui une proie.<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<strong>Arnould Galopin</strong> <em>La Résurrection d'Edgar Pipe</em>. - Paris, Albin Michel, 1933.<br />
<br />
<br />
<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/06/11/Pour-strugglelifer-en-toute-s%C3%A9r%C3%A9nit%C3%A9#comment-form
http://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5802
Ah ça note
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2023-05-14T02:01:00+02:00
2023-05-14T02:01:00+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.livresainteretprogressif_m.jpg" alt="livresainteretprogressif.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="livresainteretprogressif.jpg, mai 2023" /><br />
<br />
<br />
On s'amuse à suivre sur quelque site de lecteurs qui s'expriment (Babelio pour ne pas le citer) la cote de certains auteurs.<br />
Car ils ont une cote, figurez-vous. C'est assez poissard, non ?<br />
Poilant aussi car ce vieux Boulgakov n'a que 4,06 sur 5, ce gros naze.<br />
Ouh le branquignole !<br />
Mais il s'en sort bien, Malaparte n'a que 4... et Virginia Woolf obtient péniblement un petit 3,94)<br />
Et personne ne semble avoir honte, ni du procédé ni des résultats...<br />
Soit.<br />
Notre société informatique n'a pas accouché de la société de services et de savoirs partagés qui nous était vendue mais d'une magnifique foire aux caniches où les roquets et roquettes se sentent autorisés à mordiller les mollets des pur-sang.<br />
Tout ça manque de molosses...<br />
<br />
<br />
<br /></p>
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Ratages
urn:md5:60f84804b98eac1ceaf1c52465c84b9a
2023-05-10T05:03:00+02:00
2023-05-10T05:03:00+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Boucherie
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.EsnaultBoucher_m.jpg" alt="EsnaultBoucher.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="EsnaultBoucher.jpg, mai 2023" /><br />
<br />
<br />
Parfaitement à sa place dans la collection "Freaks", Christophe Esnault poursuit sa descente aux enfers, assumée et fleurie. Il en livre aussi une clé, largement explicité dans le recueil <em>Pas même le boucher</em>. Morceau choisi dudit.<br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>La haine de soi<br />
On ne saurait même pas<br />
Dire d'où elle vient<br />
On ne se pardonne pas<br />
D'être cet homme-là<br />
Jouissance pleine<br />
Complaisance certaine<br />
L'enlisement honteux<br />
Un bain de solitude<br />
Dans une eau noire<br />
Et le parfum entêtant<br />
De sa pestilence<br />
<br />
Et si j'emprunte à la littérature et à l'art<br />
C'est que je me pense en devoir<br />
De créer sur cette base<br />
Devenue la page blanche ou la toile<br />
Mon double littéraire<br />
Ne se rattache qu'à<br />
La mise à mort de mon personnage<br />
Qu'au ridicule de mon personnage<br /></p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Christophe Esnault Pas même le boucher. - Aethalidès, coll. "Freaks", 72 pages, 16 €<br /></p></blockquote>
<p><br /></p>
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Les vieux fantasmes de l'humanité
urn:md5:4a951be22e233a25c8fdac37f66795d5
2023-05-09T18:22:00+02:00
2023-05-09T18:22:00+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Biomécanique
Chirurgie
Jacqueine Chaumont
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.JacquelineChaumont1958_m.jpg" alt="JacquelineChaumont1958.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="JacquelineChaumont1958.jpg, mai 2023" /><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Illustration de Jacqueline Chaumont pour le livre Toujours belle de la tête aux pieds, d'Alice Chavenne (Fayard, "Elle", 1958).</p>
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Margarita ante aves
urn:md5:4c27965475b98361b0a9e16f6d2885e4
2023-05-01T14:49:00+02:00
2023-05-01T14:49:00+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Cormac McCarthy
Céline Minard
Jules Supervielle
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.HaslundOiseaux_m.jpg" alt="HaslundOiseaux.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="HaslundOiseaux.jpg, avr. 2023" /><br />
<br />
<br />
La Fin du monde ayant fatigué tout le monde, la mode est désormais à l'Après-Fin du monde, et en voici encore une : <em>Après nous les oiseaux</em>, une robinsonnade avec jeune fille sauvée du "grand incendie" (et de la phase troglodyte subséquente) par un vieil homme à couette, sur une île (Jules Supervielle, <em>L'Enfant de la haute mer</em>).<br />
La jeune fille décide de bouger car<br /></p>
<blockquote><p>C'est important d'avancer<br /></p></blockquote>
<p>Elle nous le répète à longueur de chapitres - serait-elle cornaquée par un mainate ?<br />
Bref, après Supervielle, <em>La Route</em> de Cormac McCarthy, avec des oiseaux qui occupent petit à petit de plus en plus d'espace (nous avons bien noté la progression subtile du volume d'oiseaux), comme si Alfred Hitchcock y était pour quelque chose. De notre point de vue, il aurait été subtil d'ajouter :<br /></p>
<blockquote><p>C'est important les oiseaux.<br /></p></blockquote>
<p>La jeune fille est toute seule sur terre (<em>Le Dernier Monde</em>, Céline Minard), rappelons-le, avec sa carriole. L'auteure se débrouille pour enfiler toutes les perles de la panoplie dystopique, mais son livre est beaucoup moins bien écrit que les livres cités plus haut. Et il est redondant, mais redondant... On dirait que l'auteure tire à la ligne (le corps de la police choisi est d'ailleurs assez gros à la réflexion), dans une prose poétique sans éclat et - comble d'aplatissage -, au présent de l'indicatif. On s'ennuie donc beaucoup malgré les oiseaux et les plaques de bitume qu'il faut soulever pour planter des graines (qui ne servent à rien puisqu'on avance, c'est important).<br />
Déception donc pour ce qui est annoncé comme une "nouvelle voix enchanteresse". Malgré l'obtention du prix "Michael Strunge (un poète danois), la "jeune prodige danoise" ne casse pas trois pattes à un canard.
Et pourtant, c'est important d'avoir des pattes.<br />
<br />
PS : nous avons négligé de parler des photos d'oiseaux en noir et blanc placées dans le dernier cahier, ultime audace.
<br />
<br />
<strong>Rakel Haslund</strong> Après nous les oiseaux. traduit du danois par Catherine Renaud. - Paris, Robert Laffont, "Ailleurs & demain", 186 pages, 18 €</p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/04/24/Apr%C3%A8s-nous-le-pilon#comment-form
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Angoisse et cynisme
urn:md5:ad9dc0d9b1c28f6bb4ca94929a3095a6
2023-04-22T00:56:00+02:00
2023-04-23T14:34:53+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Espionnage
Renseignement
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.9782259315975-fr_m.jpg" alt="9782259315975-fr.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="9782259315975-fr.jpg, avr. 2023" /><br />
<br />
<br />
La difficulté des collections à titre courant, et c'est le cas de le dire avec la compilation du journaliste Vincent Jauvert spécialisé dans le renseignement — ce qui paraît le minimum pour un journaliste, pas vrai ? — , c'est de s'accorder toujours à leur sujet. Ici, la juxtaposition d'amoureux et d'espionnage a quelque chose de malencontreux. Même si l'on voue à certains écrits de Graham Greene un peu d'estime tout de même. Bref, pour tout savoir sur l'espion qui venait du Canard Enchaîné, Jean Clémentin, c'est ici.<br />
Cinq cents pages de biographies plus ou moins folâtres, d'anecdotes, de récits d'opérations un peu dingues, beaucoup de guerre froide, etc. Soit de l'angoisse et du cynisme à toutes les pages.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Vincent Jauvert</strong> <em>Dictionnaire amoureux de l'espionnage</em>. - Paris, Plon, 502 pages, 26 €<br />
<br />
<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/04/22/Angoisse-et-cynisme#comment-form
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Menu, menu
urn:md5:ebb2967b3e53fa520fb794412f6532f2
2023-04-19T06:22:00+02:00
2023-04-19T14:12:47+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.100morceaux2023_m.jpg" alt="100morceaux2023.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="100morceaux2023.jpg, avr. 2023" />
<br />
<br />
Plus fort que la Brav-M, le supplice chinois !<br />
On s'en convaincra en observant <a href="https://www.interencheres.com/meubles-objets-art/collection-unique-de-beaux-livres-de-voyage-vol-i-afrique-asie-607192/lot-71542838.html">un album en vente ce jour</a>, 17 rue de Provence à partir de 14 heures. Voici une illustraiton du supplice des 100 morceaux qu'appréciait beaucoup ce facétieux de Georges Bataille.<br />
<br />
<br />
Lot 184 : CHINE. Album de 11 scènes de supplices chinois. XIXe siècle. Réunion de 11 gouaches sur papier de riz, environ 22 x 15 cm, placées dans un album in-12 oblong, nombreux feuillets laissés blancs, demi-percaline verte, partiellement dérelié et frotté. Effrayantes scènes colorées de supplices : têtes et seins tranchés, bastonnades, découpe en morceaux, prisonnier dans un tonneaux, tête en cage...
Estimation : 200/300 €</p>
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L'impétrante et son éditrice
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2023-04-18T01:52:00+02:00
2023-04-18T11:20:10+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.couverture_la_dedicace_m.jpg" alt="couverture_la_dedicace.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="couverture_la_dedicace.jpg, avr. 2023" /><br />
<br />
<br />
<br /></p>
<blockquote><p>Le bureau d'Hortense était encore plus en désordre qu'à l'accoutumée. Des dossiers étaient empilés à même le sol, des papiers jonchaient son bureau dont des manuscrits par dizaines. L'un d'eux était ouvert, des annotations en rouge partout, des cercles, des rautres, des encadrements. Les figures de la cruauté.
La pièce baignait dans une drôle d'obscurité due au fait que le rideau était mal tiré. Par la fenêtre, on voyait les toits gris de Paris et quelques nuages blancs comme une traînée de poudre.<br />
Hortense avait les yeux cernés et son chignon était moins bien coiffé que d'ordinaire, des petites mèches dépassaient d'un peu partout. Pour quiconque ne connaissait pas Hortense, le rendu négligé de sa coiffure aurait pu passer pour l'effet recherché, un style faussement décontracté, mais je savais qu'il n'en était rien. Hortense n'était pas un personne décontractée. Elle triait ses punaises par couleur, (... Elle) connaissait sur le bout des doigts ses classiques et les hommes. Pourtant, elle éditait principalement des livres qui ne laisseraient pas de traces. Des livres de développement personnel, de cuisine et des manuels scolaires. Le best-seller de cet année avait été un livre de coloriage pour adultes : Color my vulva. Elle n'aimait pas en parler.<br />
Je n'aurais pas été surprise d'apprendre qu'elle laissait sciemment la pièce plongée dans l'obscurité afin d'auréoler sa personne de mystère et ses paroles de force. Elle se tenait très droite et sa voix avait sans cesse le ton de l'injonction même quand elle vous donnait le choix. Mais parfois, elle remettait une mèche derrière son oreille ou alors elle rebouchait son stylo maladroitement et le masque tombait : elle trouvait ses fesses trop grosses, lisait son horoscope et avait refusé de s'accorder une augmentation pour ne pas gagner plus que on mari.</p></blockquote>
<p><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<strong>Leïla Bouherrafa</strong> <em>La Dédicace</em>. - Paris, Allary, 2019, 280 pages, 18,90 €<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/04/18/L-imp%C3%A9trante-et-son-%C3%A9ditrice#comment-form
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L'impétrante et la fille de l'accueil
urn:md5:8755c98ddad7fb7e39a7160f2fe30a73
2023-04-16T01:19:00+02:00
2023-04-18T10:52:50+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Accueil éditorial
Insolence
Pratiques littéraires
<p><img src="http://www.alamblog.com/public/.couverture_la_dedicace_m.jpg" alt="couverture_la_dedicace.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="couverture_la_dedicace.jpg, avr. 2023" /><br />
<br />
<br />
<br />
Négligé au moment de sa parution en janvier 2019, <em>La Dédicace</em> est un petit roman qui prenait patience au sommet d'une pile quiète. Probablement par le livre de la décennie, et d'une originalité discutable puisqu'il raconte la parution d'un premier livre et les affres du choix d'une dédicace au volume, il était cependant assez intrigant pour entrer de plein droit dans cette catégorie des "livres de la mauvaise conscience" qui taraude doucement, lentement, incessamment, le cerveau du critique toujours occupé à d'autres urgences. Rien n'y fait, ces livres ne cèdent pas un pouce de terrain. Ils tiennent plus que tout à leurs prérogatives. Et ilss n'ont pas tort puisque, finalement, on les aborde enfin, un jour de grand rangement, et avec gourmandise.<br />
Comme le laissaient entendre ses toutes premières pages <em>La Dédicace</em> sort du lot de la production des primo-romanciers contemporains : écrit d'une plume ferme de qui a lu, constitué de phrases de bon aloi, il est étayé par un goût des mots assez choisis pour forger un verbe digne et assez sobre pour n'être pas boursouflé. C'est devenu rare.<br />
Plus rare encore, l'esprit même que dévoile Leïla Bouherrafa : la jeune femme est aussi inspirée, pleine d'aspirations et légère qu'elle est insolente. Et ici, on aime ça.<br /></p>
<blockquote><p>Julie, l'hôtesse d'accueil, en bonne professionnelle m'accueille :<br />
- Ah, c'est toi...<br />
Et je jurerais qu'elle aurait préféré voir arriver sa ménopause.<br />
-Oui, c'est moi.<br />
Elle me fait patienter dans le petit salon habituel qui sent le miel et la sécurité. Elle me propose quelque chose à boire et je décline l'offre poliment bien que j'aie très soif. Je crains qu'elle n'y voie une provocation. Julie a vingt-sept ans, blonde, un master de lettres modernes option édition, des manuscrits envoyés sans retour, et se voit obligée de répondre au téléphone pour acheter ses Granola, payer l'impression de ses recueils de nouvelles et subir chaque jour l'affront de voir passer devant elle des personnes qui lui ressemblent comme deux gouttes d'eau mais qui sont plus chanceuses. A sa place, je me serais suicidée. Ou j'aurais démissionné. Je la trouvais d'un courage à faire pâlir n'importe qui.<br />
(...)<br /></p></blockquote>
<p><br />
Nous y reviendrons sous peu avec le portrait de l'éditrice... Et nous savons pertinement que les gourmandes et gourmands apprécieront.<br />
<br />
<br />
<br />
P. S. Comme les Alamblogonautes s'en doutent bien, nous n'avons pas lu le deuxième roman de Leïla B., paru depuis. Nous serons décidément toujours en retard d'un brochage...
<br />
<br />
<br />
<strong>Leïla Bouherrafa</strong> <em>La Dédicace</em>. - Paris, Allary, 2019, 280 pages, 18,90 €<br />
<br />
<br /></p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/04/16/L-imp%C3%A9trante#comment-form
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Indispensable Ligue des Droits de l'Homme et de la Femme
urn:md5:044899781a188c88091196358d2e8312
2023-04-06T00:01:00+02:00
2023-04-06T08:39:39+02:00
Le Préfet maritime
Plouf !
Darmanin darmission
Répression policière
<p><br />
<br />
<img src="http://www.alamblog.com/public/AdgLDH.jpg" alt="AdgLDH.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="AdgLDH.jpg, avr. 2023" /><br />
<br />
<br />
<br />
Un certain petit caporal, actuellement affublé du titre de ministre de l'Intérieur, tout juste capable de faire tabasser et énucléer des citoyens regroupés en bandes défilantes - <a href="https://www.ldh-france.org/retour-sur-les-propos-de-gerald-darmanin-au-sujet-de-la-ldh-audition-a-lassemblee-nationale-du-5-avril-2023/">c'est plus autorisé, la bande défilante</a> ? — se propose de revoir la subvention de la Ligue des Droits de l'Homme.<br />
L'ignorance et la détermination dans la répression de ce triste personnage qui piétine les règles de base du droit international (au point que l'Iran - l'Iran ! — nous fait la leçon en ricanant !) a atteint les dernières limites (1).<br />
Constatant son incapacité à occuper son emploi (fautes lourdes dont erreurs graves, mensonges, etc.) affirmons que nous ne souhaitons plus subventionner son salaire de ministre.<br />
Apparemment insuffisant d'ailleurs puisqu'il remplit son office comme le plus incompétent des serre-pattes de caserne.<br />
<br />
Darmanin darmission !
<br />
<br />
Engagez-vous : l'<a href="https://www.ldh-france.org/adherer/">adhésion à la Ligue des Droits de l'Homme</a> est de salubrité universelle.
Il est probable que la Ligue serve beaucoup dans les années qui viennent, ça ne sera pas un investissement inutile.<br />
<br />
<br />
<br />
(1) Voilà qu'il nous remet en mémoire un autre grand démocrate, Charles Pasqua, autre phénomène répressif. Il sentait l'anis celui-ci.</p>
http://www.alamblog.com/index.php?post/2023/04/06/Indispensable-Ligue-des-Droits-de-l-Homme-et-de-la-Femme#comment-form
http://www.alamblog.com/index.php?feed/atom/comments/5733