De délectables bourdes : Régis Messac et les dents de vautour...

Portrait de Régis Messac, par Guillaume Desgranges, emprunté au riche site Ephéméride anarchiste, et probablement issu de la revue des Primaires.

« Dents de vautour et mains de serpent » est le titre épatant d’une série d’articles que Régis Messac (1893-1944) confia en 1935 à la revue des Primaires, où il réunissait les plus belles boulettes littéraires en sa possession.
L’exercice est des plus délectable, qui vaut bien le recueil des propos de comptoirs ou les boulettes, bévues et inepties de la gent politique truffant les pages du Canard enchaîné.
Si c’est un fruit remarquable de la frénésie des littérateurs industriels du XIXe siècle, il est à peu près certain qu’aujourd’hui même, et pour d’autres raisons que l’urgence, nous le craignons bien, nos hommes et femmes de plume se laissent aller à quelque glissade occasionnelle, néanmoins effarante.
Puisque vous salivez — si, si, ne niez pas —, voici un extrait des articles du savant, roboratif, imaginatif et bien trop peu diffusé (1) :

« Victor la suivit : il était radieux et triomphant, comme Samson avant la coupe de cheveux. »


Et c’est à Joseph Méry que l’on doit cette perle, dénichée par Messac, ou l’un de ses informateurs, dans Un crime inconnu (Paris, A. Bourdilliat, 1861).
Portrait de Méry par Achille Ouvré, emprunté, lui, à la Bibliothèque électronique de Lisieux, vaste ensemble de textes numérisés in extenso, et relus !.

A la longue caravane des prix littéraires de tout poil, peut-être faudrait-il, chaque année, décerner le prix de la boulette à une oeuvre littéraire de l’année.
Chiche ?
Notre candidat est, pour cette année, tout trouvé : c’est Philip Li Roille, bien entendu.



(1) Personnage-clé de la littérature populaire et de sa glose, Régis Messac est une figure majeure du siècle échu. Un survol de son parcours ici : .

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