Céline Minard en solitaire (la prochaine rentrée littéraire)


2007 commencera sur des chapeaux de roue pour Céline MINARD tandis que son nouveau roman, Le Dernier Monde, paraîtra chez Denoël. Les épreuves viennent de m’en parvenir.
Autant que vous le sachiez dès aujourd’hui : elle est parti pour enfoncer quelques gros clous dans les bois exotiques de la littérature française d’un bon coup de tête, et pour forcer d’un coup d’épaule les branlantes portes de la notoriété.
Un chambranle n’est pas de nature à l’inquiéter.
Lire avec attention ses écrits antérieurs instruit à cet égard. Exception faite, peut-être, de la suite d‘Albine Fiori de Sand que nous n’avons toujours pas abordée. Avec la littérature de Céline Minard, phénomène assez rare, on sent de prime abord qu’on se trouve là en face d’un écrivain authentique, direct comme une trajectoire de flèche, et aussi solide qu’une poutrelle d’aciérie. L’image n’est peut-être pas des plus heureuses, néanmoins sa prose suggère quelque chose de solide, voire de puissant, sans affectation. Plus rare encore, elle déploye un sens de l’humour, du dérisoire ou de l’auto-ironie, comme on voudra, qui relève des artisans les plus nobles — et, surtout, des mieux armés.
Céline Minard avance donc bille en tête sur la route qu’elle s’est tracée au pays de la fiction qui fictionne.
Là où jamais les petites astuces de Christian MeilleurartisandeFrance Prigent, les grosses ficelles cybernétiques d’Hubert Celuiquiressembleàunevieillefemme Lucot et autres fastidieux apôtres de la mode “Ere mitée”, dédaignant de se rendre intéressants, ne les conduiront jamais. Rares sont ceux qui sont susceptibles de rivaliser avec cet art du roman qui, dès la parution de R., s’affichait avec toute son originalité et, paradoxalement, toute sa simplicité.
Je ne vais rien dévoiler de son livre apocalyptique pour l’instant, l’heure n’est pas venue (vous attendrez bien le 4 janvier). Je ne veux que signaler l’audace de son projet : jouer à la fin du monde n’est pas un exercice bénin. Et d’autres s’y sont cassés le nez.
Céline Minard, elle, passe, nous l’avons dit. Elle est le meilleur indice que le roman de fiction est de retour.
Réjouissons-nous, humains que nous sommes.

RAPPEL DES FAITS ANTERIEURS

  • R. (Comp’act, 2004, 19 €).
  • La Manadologie (MF, que l’on ne confondra pas avec le Mercure de France, 2005, 12 €).

Deux livres à s’offrir vite.
1/ parce qu’ils valent bigrement le coup ;
2/ parce qu’ils l’annoncent assez puissamment ;
3/ parce qu’on aura rarement une aussi belle occasion de briller dans les dîners en ville, n’est-ce pas ?



A propos de R.

Voir aussi :

  • Albine Fiori, roman inachevé de George Sand. Trois suites de Daniel Arsand, Céline Minard et Sophie Loizeau (Comp’act, 2005, 15 €).

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