Bibliographie des éditions du Sandre


N. B. Le scanner du Préfet maritime est seul responsable de la piètre image que voici.


Depuis 2002, les éditions du Sandre, installées à Paris, publient sous la conduite de Guillaume Zorgbibe des textes essentiels à des prix prosélytes. Près de soixante-dix titres ont paru en cinq ans. C’est assez remarquable pour qu’on le signale ici, en soulignant encore l’intérêt des ouvrages présentés : aux côtés de classiques essentiels apparaissent plusieurs curiosités qu’on n’aura aucun mal à déclarer fondamentales…


AMIEL (Henri-Frédéric) Essais critiques. — Paris, Editions du Sandre, 337 pages, 34 euros
Amiel (1821-1881) a fait de son existence ascétique l’exceptionnel poste d’observation de la conscience de soi dont témoignent les 17 000 pages de son journal intime. Qu’il se penche sur l’œuvre de Ronsart ou de Rousseau, de Malherbe ou de Proudhon, c’est une même passion de comprendre qui habite ces essais.

« Avec toutes leurs beautés, les poètes anciens ne peuvent décidément pas nous suffire. Il leur manque un sens, le sens des modernes, le sens spirituel, le sens de l’infini. Leurs horizons nous étouffent, leur morale nous est trop mesquine ; ils n’ont rien à dire de nos besoins les plus pressants, les plus sérieux, les plus poétiques. Leur homme n’est plus le nôtre. On reconnaît que le monde a changé, qu’un rideau a été tiré. »



BALDIN (Damien) Histoire du sein. Approche historique du corps des femmes au XIXe siècle. — Paris, Editions du Sandre, 145 pages, 17 euros
C’est en voulant répondre au défi lancé par Ramon Gomez de la Serna, que l’auteur a décidé de se plonger dans une étude historique de la poitrine féminine. Dans le sillage d’une histoire du corps en plein essor, il a décidé de concentrer son regard sur les seins des femmes françaises et a traqué pratiques et discours les concernant dans la société du XIXe siècle. Prise entre l’image de la maternité et celle de l’érotisme, l’approche historique du sein permet de cerner les représentations qui se cristallisent autour du corps des femmes. De l’obsession des gros seins de la nourrice au fantasme décadent du petit sein de Salomé, l’auteur révèle les imaginaires mammaires et somatiques à l’œuvre dans la société française du XIXe siècle.

« Que ne méditez-vous plus profondément, jeunes gens qui écrivez trop et trop peu, sur l’attirance des seins ? »



BARBEY D’AUREVILLY (Jules) Pensées détachées, suivi de Propos sur les femmes. Préface de Alain Néry. — Paris, Editions du Sandre, 73 pages, 9 euros

« La pensée détachée, c’est la flèche qui vole. Elle est isolée, elle a, comme la flèche dans les airs, du vide au-dessus et du vide au-dessous d’elle. Mais elle vibre, elle traverse, elle va frapper. Eh bien, voyons! celles-ci frapperont-elles ? »

BARBEY D’AUREVILLY (Jules) Les Prophètes du passé. Edition critique de David Cocksey. - Paris, Editions du Sandre, 266 pages, 28 euros En dandy authentique, Barbey d’Aurevilly portait un regard aussi distant qu’acerbe sur le spectacle de ses contemporains. Il énonce pourtant, dans Les Prophètes du Passé, une véritable profession de foi politique : l’« inquisiteur en jabot de dentelles » livre, en écrivain et en familier des philosophes, sa vision des temps modernes.

« Hommes du Passé voudra toujours dire, dans le sens élevé et philosophique du langage moderne, hommes de monarchie, hommes de religion, hommes d’unité religieuse et politique ; homme de l’Avenir à son tour dira : homme de démocratie, d’exa¬men philosophique, de pluralité politique et religieuse. Ici ou là, que l’on choisisse ! »



BERARD (Tibo) Le Monde des objets étranges et ordinaires — Paris, Editions du Sandre, 3 volumes.
Entre les pages des livres fermés, dans le silence des cinémas vides, et même quand vous fermez les yeux, les objets du quotidien se mettent à vivre. Tibo Bérard compose une encyclopédie miniature et délicate des objets …
Tome 1 : Les M’as-Tu-Vu (Les lunettes, l’appareil photographique, le miroir, la carte de crédit, le piercing). 58 pages, 9 euros

« Ingrat ! Cruel ! Injuste ! Quelle insulte le miroir n’a-t-il pas essuyée quand le reflet nous déplaisait ? De quelle partie de nous n’avons-nous pas tenté d’essuyer, sur le miroir, le déplaisant reflet ? Au cours d’un de ces douloureux face-à-face à trois entre nous, le miroir et le nous-du-miroir, quelle insulte le miroir n’a-t-il pas essuyée ! »

Tome 2 : Les Vol-Au-Vent (Le chapeau, l’éventail, le boomerang, le parapluie, le mouchoir). 51 pages, 9 euros

« L’éventail entre en scène, se déploie, palpite un moment. À force de battre des ailes sans bouger d’un pouce, il n’espère plus s’envoler; en signe de résignation, il entreprend de meubler le vide et, peu à peu, anime l’immobile. »

Tome 3 : Les Va-t-en-guerre (Le savon, le jeu de cartes, le couteau, la ceinture, le balai). 54 pages, 9 euros

«Ocre ventouse, le savon colle au rebord de la bai-gnoire. Si l’envie vous vient, irrépressible, de mordre dedans, songez à ceux qui conservent le souvenir pénible des « brossages au savon », bains de bouche punitifs et censément purificateurs : le goût du savon est aussi amer que sa chair est tendre. Tandis que les gros mots, gonflés d’eau savonneuse, leur dégoulinaient sur les lèvres, sans doute avaient-ils le sentiment de laver un affront ! »



BYRON (Lord) Don Juan. Traduction de Benjamin Laroche. — Paris, Editions du Sandre, 2 vol. 338 pages, 34 euros et 231 pages, 24 euros

Je hais l’inconstance : je méprise, je déteste, j’abhorre, je condamne, j’abjure le mortel tellement pétri de vif-argent que son cœur ne peut conserver aucun sentiment permanent. L’amour, l’amour constant a constamment été mon hôte; et pourtant la nuit dernière, dans un bal masqué, je vis la plus jolie créature, fraîchement arrivée de Milan; eh bien ! sa vue me fit éprouver des sensations de scélérat.
Lord Byron

BYRON (Lord) Théâtre complet. Traduction de Benjamin Laroche, préface de Danièle Sarrat. - Paris, Editions du Sandre
Tome 1: Manfred, poème dramatique en trois actes, Marino Faliero, tragédie historique en cinq actes, Le Ciel et la terre, mystère en un acte Sardanapale, tragédie en cinq actes. 337 pages, 32 euros
Tome 2 : Les Deux Foscari, tragédie historique en cinq actes, Le Difforme transformé, drame en trois parties, Caïn, mystère en trois actes, Werner, ou l’héritage, tragédie en cinq actes. 351 pages, 34 euros

COPPEE (François) Une Idylle pendant le siège. Présentation et annotations Thanh-Vân Ton-That. — Paris, Editions du Sandre, 141 pages, 16 euros
Comme Baudelaire incurablement nostalgique, Zola et les frères Goncourt ressuscitant un Paris populeux et populaire, François Coppée (1842-1908) est un peintre de la vie parisienne dont il capte l’esprit bruissant et chatoyant. Parmi les fictions évoquant la Commune de Paris, Une Idylle pendant le Siège, publiée en 1874, fait partie de ces œuvres écrites à chaud, dans un contexte encore polémique et engagé. Dans ce roman d’analyse psychologique et d’adultère, dans une atmosphère de fin du monde et de fin-de-siècle, rares sont les moments d’illusion héroïque et d’idylle durable. La plupart du temps, « pessimiste comme tous les amants », le personnage se laisse porter par les événements et envahir par la résignation et le fatalisme. La dernière phrase résume bien son caractère et sa destinée : « Je ne sais pas. » Insignifiance d’un roman sur rien, histoire vide sur fond d’Histoire absurde ?

GOETHE-CARLYLE Correspondance. Edition de Charles Eliot Norton, traduction de Georges Khnoppf. — Paris, Editions du Sandre, 188 pages, 21 euros
Cette correspondance relève de l’initiation, telle que l’on en trouve dans toute l’œuvre de Goethe. Nouveau Saki, (cf. Le Divan Oriental-Occidental), le jeune Carlyle reçoit les paquets de livres d’un Goethe âgé, lit et échange avec le Poète lointain. La réflexion est aiguisée par la gratitude et l’enthousiasme. Carlyle figure le rêve du lecteur : avoir pu prendre langue avec le Maître.

DELACROIX (Eugène) Etudes esthétiques (écrits I) — Paris, Editions du Sandre, 160 pages, 18 euros

« Les lois de la raison et du bon goût sont éternelles, et les gens de génie n’ont pas besoin qu’on les leur apprenne. Mais rien ne leur est plus mortel que les prétendues règles, manières, conventions, qu’ils trouvent établies dans les écoles, la séduction même que peuvent exercer sur eux des méthodes d’exécution qui ne sont pas conformes à leur manière de sentir et de rendre la nature. » Delacroix

DELACROIX (Eugène) Essais sur les artistes (écrits II) - Paris, Editions du Sandre, 234 pages, 25 euros

« La peinture des sentiments tendres n’avait jamais été dans le génie de Michel-Ange. Dans la Divine Comédie, plus que dans tous ses autres ouvrages, il donna carrière à son goût pour le terrible. Son imagination, incessamment noircie par la lecture des prophètes, ne lui présentait que des images effrayantes, et la solitude dans laquelle il se plaisait augmentait ses dispositions mélancoliques. » Delacroix



DUMAS (Alexandre) Titien — Paris, Editions du Sandre, 85 pages, 11 euros

« Le temps des suaves rêveries, des inspirations célestes, des épouvantements bibliques est passé ; nous sommes en pleine Renaissance, en pleine orgie, au milieu de cette Venise ardente et sensuelle, et ivre comme une fille de joie. »
Alexandre Dumas



GAULTIER (Jules de) De Kant à Nietzsche. Texte établi et préfacé par Stéphane Beau. — Paris, Editions du Sandre, 277 pages, 29 euros.
Jules de Gaultier (1858-1942), philosophe original, lecteur attentif de Schopenhauer et de Nietzsche, surtout connu pour avoir donné ses lettres de noblesse à la notion de Bovarysme, en sait quelque chose. Ayant joui d’une certaine reconnaissance en son temps il est tombé, depuis de longues décennies dans un oubli quasi-total. L’essentiel de la philosophie de Jules de Gaultier réside dans la certitude que « toute réalité qui se connaît elle-même se connaît autre qu’elle n’est. » Tous les élans vers le réel sont vains : l’homme ne peut avoir qu’une vision faussée du monde. Toutes les reconstructions de la réalité phénoménale, même les plus prétendument scientifiques, ne sont que des reconstitutions illusoires et mensongères de ce qui est réellement. Dans ce contexte, l’homme n’a que deux alternatives : « croire » ou « contempler » ; soit il se noie dans le réel sans se poser de questions, à la manière du croyant accroché à sa foi, soit il adopte, vis-à-vis du monde qui l’entoure une attitude spectaculaire qui, si elle ne lui permet pas d’en saisir les mécanismes profonds, l’empêche d’être la dupe de ses illusions. La pensée sans concessions de Jules de Gaultier nous entraîne, certes, dans les dédales d’un monde inquiétant, tragique même, sans consistance réelle, sans but ; mais elle rend également à l’homme toute sa dignité et lui redonne les rênes de son destin : le réel n’est rien d’autre que ce que je veux qu’il soit, nous dit Jules de Gaultier… Conclusion effrayante pour beaucoup ; ultime consolation pour les plus sages.

GAULTIER (Jules de) La Sensibilité métaphysique. Texte établi, préfacé et annoté par Stéphane Beau. — Paris, Editions du Sandre, 193 pages, 21 euros

« Une sensibilité possédant le bonheur n’engendrerait ni métaphysique, ni philosophie. C’est le mécontentement, c’est une sensation de malaise qui détermine l’esprit à s’inquiéter et à se mettre en mouvement pour chercher un remède. Au cours d’une première tentative il s’avise de vouloir réformer la vie. La vie étant ressentie comme un mal, il lui semble que les choses soient autrement qu’elles ne doivent être, il veut qu’elles deviennent autres qu’elles ne sont et c’est cette tentative de réformer l’existence, cet espoir qu’elle deviendra autre qu’elle n’est qui engendre toutes les démarches du messianisme. Cette tentative échoue : parvenue à ses formes les plus hautes, elle se manifeste comme impliquant une contradiction avec elle-même. Il apparaît que sa réussite, fûtelle, par impossible, possible, aurait pour effet de révéler cette contradiction. C’est alors qu’une autre tentative se produit et recherche si ce n’est pas faute de négliger un des éléments impliqués dans l’existence, si ce n’est pas en raison de l’erreur de perspective déterminée par cette négligence, que l’existence se révèle à sa propre vue sous ce jour défavorable. Cette seconde tentative aboutit sous les auspices de la sensibilité spectaculaire à montrer qu’il ne faut rien changer qu’un point de vue, et que l’existence comporte en elle-même et en fonction du jeu immanent qui l’anime sa justification immédiate.
Jules de Gaultier



GAULTIER (Jules de) Le Bovaryme. La psychologie dans l’œuvre de Flaubert. Suivi d’une série d’études réunies et coordonnées par Per Buvik. — Paris, Editions du Sandre, 372 pages, 26 euros Les textes les plus célèbres ne sont pas forcément les plus lus. Cet essai de Jules de Gaultier (1858-1942) l’illustre bien : malgré le succès qu’a rencontré la notion de bovarysme, le texte qui lui a donné naissance ne fut pendant des décennies accessible que dans quelques bibliothèques. Cette réédition vient combler une lacune, tant pour les chercheurs que pour tout amateur de Flaubert. Chacun pourra désormais constater que le bovarysme, pour Gaultier, n’est pas simplement la tendance psychologique des êtres insatisfaits à l’évasion dans un monde imaginaire mais, à un niveau plus fondamental, la faculté qu’a chaque être humain de se concevoir autre qu’il n’est. Emma Bovary se révèle alors être, plus que l’emblème d’une frustration bourgeoise typique du XIXe siècle, un véritable modèle ontologique.
Présenté et largement annoté par Didier Philippot, Avec les contributions d’Annika Mörte Alling, Stéphane Beau, Michel Brix, Per Buvik, Dominique Guedj, Alice Gonzi, Denis Grozdanovitch, Delphine Jayot, Jacques Le Rider, et Didier Philippot.
le texte est suivi d’une série d’études éclairant différents aspects de la notion de bovarysme. Cet instrument de travail, établi par des spécialistes européens, constitue un bon exemple de ce que peut donner une recherche menée en commun. Avec cette réédition, grâce au professeur norvégien Per Buvik, les deux essais de Jules de Gaultier sur le bovarysme sont disponibles, Le Bovarysme de 1902 ayant été publié par ses soins en 2006, aux Presses de l’Université Paris-Sorbonne.

HARAUCOURT (Edmond, dit le Sire de Chambley) La Légende des sexes. Edition critique de Philippe Martin-Lau. — Paris, Editions du Sandre, 174 pages, 19 euros.
Hydropathe, puis Hirsute avant de devenir Chat Noir, Edmond Haraucourt (1856-1941), alias Le Sire de Chambley, fait ses premiers pas poétiques au milieu des Rollinat, Goudeau, Richepin, Lorin, Salis, Icres, Mac-Nab, Grenet-Dancourt… Rien d’étonnant donc à ce que l’on retrouve dans son premier recueil de vers, publié en 1883 et intitulé de manière provocante La Légende des sexes, Poëmes Hystériques, les tendances de toute cette génération. Gardons-nous bien cependant de réduire son volume à une simple compilation. La Légende des sexes reste un ouvrage très personnel, savamment construit, cultivant l’humour et l’originalité, riche de vers finement ciselés, fertilisé de vocables érotiques choisis et nourri de singulières références littéraires, historiques et religieuses. Après avoir fait scandale, l’œuvre d’Haraucourt fut enfouie un moment dans l’Enfer de la Bibliothèque Nationale et ne connut de rééditions, la dernière dans les années trente, que sous le manteau. Elle est ici republiée, pour la première fois depuis 1883, conformément à l’édition originale.

HEINE (Henri) Ecrits juifs. Traduction de Louis Laloy. — Paris, Editions du Sandre, 221 pages, 24 euros.

Je ne me croyais pas de force
à résister, sur le moment,
J’ai résisté, j’ai eu la force,
mais ne demandez pas comment.
Henri Heine

Les Ecrits Juifs de Heinrich Heine rassemblent des poèmes et de courts récits liés au monde juif dont est issu Heine. Le romantisme des poèmes d’amour laisse la place souvent au sarcasme et à l’ironie, visant l’antisémitisme de bon ton de ce début de XIXème siècle. C’est dans l’ambiguïté de cette ironie que l’on sent affleurer l’être de Heine tiraillé entre ses origines juives et l’Allemagne.

HELLO (Ernest) Physionomie des saints. Postface de Georges Lauris. — Paris, Editions du Sandre, 319 pages, 32 euros.

« Ce siècle est un combat, un fracas, un éclat, un tumulte.
Souffrez que je vous présente en ce moment quelques hommes pacifiques. Car il y en eut; à regarder le monde, on est tout près de s’en étonner. Il y eut des Pacifiques. Parmi eux plusieurs ont reçu une dénomination singulière, officielle, et s’appellent des Saints. Des Saints ! Souffrez que je vous arrête un instant sur ce mot. Des Saints ! Oubliez les hommes dans le sens où il le faut pour vous souvenir de l’homme. Sou­venez-vous de vous-même. Regardez votre abîme.»
Ernest Hello (1828-1885), dont Barbey d’Aurevilly, Huysmans ou encore Michaux ont salué l’influence sur leurs propres œuvres, raconte, en écrivain et en croyant, la vie des saints.



HELLO (Ernest) Contes extraordinaires. — Paris, Editions du Sandre, 286 pages, 29 euros.

« Toutes les grandes vérités ont des contes autour d’elles. Le mot de conte, dont le langage mauvais et profane a fait le synonyme du mot mensonge, ce mot de conte devrait précisément être réservé à l’expression des choses vraies. Dans le conte, la chose extérieure, le récit, est la création de l’écrivain. Mais la chose intérieure, l’idée, le fond est le patrimoine de l’humanité. L’habit du conte est taillé par l’auteur. Son corps appartient au dépôt des vérités universelles. »
Ernest Hello



KROPOTKINE (P.) L’Anarchie. — Paris, Editions du Sandre, 62 pages, 10 euros.

« Une partie des socialistes affirme qu’il est impossible d’arriver à un pareil résultat sans sacrifier sa liberté sur l’autel de l’Etat. L’autre, à laquelle nous appartenons, prétend au contraire, que c’est seulement par l’abolition de l’Etat, par la conquête de la liberté entière de l’individu, par la libre entente, l’association et la fédération absolument libres, que nous pouvons arriver au communisme — à la possession commune de notre héritage social, et à la production en commun de toutes les richesses. »
Kropotkine

Pierre Kropotkine (1842-1921), issu de la haute noblesse moscovite, est l’un des pères de l’anarchisme. Dix ans après son séjour dans les prisons lyonnaises – il avait été amnistié grâce à Victor Hugo – il livrait ce bref traité de la doctrine anarchiste.

LAGNEAU (Jules) Ecrits. — Paris, Editions du Sandre, 339 pages, 34 euros.
Figure essentielle de la philosophie réflexive française, Jules Lagneau (1851-1894) fût l’illustre maître d’Alain mais son œuvre influença aussi Paul Ricœur. Ses écrits sont ici rassemblés.

MAISTRE (Joseph de) Les Soirées de Saint Pétersbourg. Préface de Bastien Miquel. — Paris, Editions du Sandre, 347 pages, 29 euros

« Une révolte sur le champ de bataille, un accord pour s’embrasser en reniant un tyran, est un phénomène qui ne se présente pas à ma mémoire. Rien ne résiste, rien ne peut résister à la force qui traîne l’homme au combat ; innocent meurtrier, instrument passif d’une main redoutable, il se plonge tête baissée dans l’abîme qu’il a creusé lui-même ; il reçoit la mort sans se douter que c’est lui qui a fait la mort. »
Joseph de Maistre



MAISTRE (Xavier de) Œuvre complète. Edition de Paul Louisy. — Paris, Editions du Sandre, 316 pages, 32 euros

« Le comte Xavier de Maistre s’est offert à nous comme un de ces hommes dont la rencontre console de bien des mécomptes en littérature et réconcilie doucement avec la nature humaine… On prendrait plaisir et profit à plus d’un de ses jugements naïfs et fins. »
Sainte-Beuve



MALLARME (Stéphane) Les Dieux antiques. Préface de Gwenn Froger. — Paris, Editions du Sandre, 288 pages, 26 euros
Manuel de mythologie pour gens du monde, les Dieux Antiques visent tout autant à rencontrer dans les mythes ces rythmes, mots, phrases origines - premières paroles poétiques du monde. Histoires fabuleuses, tissages d’énoncés, elles disent aussi une histoire du langage et ouvrent en creux à son pouvoir de création et d’anéantissement.

MANET (Edouard) Voyage à Rio — Paris, Editions du Sandre, 57 pages, 9 euros

« Nous sommes enfin mouillés dans la rade de Rio après 2 mois de mer et de bien mauvais temps. A 3 heures, nous sommes entrés dans la rade en passant devant le premier fort ; on nous a hélés, il nous a été impossible de comprendre ce qu’on nous demandait ; le second fort nous a hélés ; lui à son tour n’a pu entendre nos réponses, aussi nous a-t-il flanqué un coup de canon ; ne sachant ce qu’il voulait, nous continuâmes à marcher, quand il nous envoya un second coup de canon ; nous nous sommes alors décidés à mouiller devant lui, et bien nous en a pris, car il allait nous en camper un autre et à boulet cette fois. »
Édouard Manet

Manet serait selon G. Bataille l’inventeur de l’Art Moderne. Ces lettres s’emploient plutôt à déconstruire la pesante figure du génie pour souligner un regard attentif et délicat posé sur les exotismes rencontrés – et la retenue modeste d’un homme.

MASSENET (Jules) ”Mes Souvenirs — Paris, Editions du Sandre, 261 pages, 28 euros
Jules Massenet (1842-1912) est pour chacun le compositeur de Manon Lescaut, opéra qui donna corps et voix à l’évanescente Manon de l’abbé Prévost. Ses souvenirs racontés avec un regard encore frais retracent le parcours d’un virtuose : du Conservatoire à l’Institut se déroule une carrière merveilleuse dans le monde des musiciens français et européens.

MIRABEAU Ma Conversion. Edition et préface de Rudy Le Menthéour. — Paris, Editions du Sandre, 121 pages, 14 euros

« C’était la première fois sans doute que l’on faisait un personnage romanesque de l’homme qui vit aux dépens des femmes. Le roman était animé; assez grossier, il contenait des termes empruntés à l’argot spécial des brelans et des tavernes. Le libertinage affectait à chaque page des allures conquérantes. Don Juan levait des impôts dans le pays de Tendre et blasphémait avec une liberté réaliste encore nouvelle dans la littérature. »
Guillaume Apollinaire



MONTESQUIOU (Robert de) Les Pas effacés, mémoires. Texte présenté et annoté par Thanh-Vân Ton-That. — Paris, Editions du Sandre

« Je suis le souverain des choses transitoires ».
Robert de Montesquiou

Les Mémoires du comte Robert de Montesquiou, dandy, poète et esthète, sont comme l’écho sonore de son siècle. Là résonnent des voix d’outre-tombe et défile le « bal de têtes » des idoles d’une Belle Epoque crépusculaire.
Tome I : 278 pages, 29 euros
Tome II : 218 pages, 23 euros
Tome III : 248 pages, 27 euros


NERVAL (Gérard de) Les Confidences de Nicolas. Histoire d’une vie littéraire au XVIIIe siècle. Edition établie, présentée et annotée par Michel Brix. — Paris, Editions du Sandre, 208 pages, 23 euros Sous le titre Les Confidences de Nicolas, Gérard de Nerval consacre en 1850 une longue et remarquable étude à Rétif de La Bretonne (1734-1806), l’auteur du Paysan perverti, de Monsieur Nicolas et des Nuits de Paris”. Dans son oeuvre — la plus prolifique du siècle des Lumières —, Rétif avait fait le choix de raconter son existence « sans détours et sans voiles » et de supprimer tout filtre entre la vie et l’oeuvre littéraire. La Révolution de Février 1848, toute proche encore au moment où Nerval écrit, venait de remettre en lumière ce curieux et audacieux écrivain, qui fut aussi un réformateur et un utopiste, annonciateur de Fourier et du communisme. Usant avec une totale liberté des textes autobiographiques laissés par son modèle, Nerval s’est appliqué à recomposer la vie de celui-ci, dans un portrait qui peut passer à beaucoup d’égards pour un Contre Nicolas, ou un Anti-Rétif. Compte moins ici le détail de la vérité historique que la réflexion à laquelle nous associe Nerval, sur la vie et sur l’art : « L’exemple de la vie privée et de la carrière littéraire de Rétif démontre que le génie n’existe pas plus sans le goût que le caractère sans la moralité. » Le constat vaut encore pour aujourd’hui.

NOVERRE Lettres sur la danse. Préface de Maurice Béjart. — Paris, Editions des Sandre, 226 pages, 24 euros

« Un ballet est un tableau, la scène est la toile, les mouvements mécaniques des figurants sont les couleurs, leur physionomie est, si j’ose m’exprimer ainsi, le pinceau, l’ensemble et la vivacité des scènes, le choix de la musique, la décoration et le costume en font le coloris ; enfin, le compositeur est le peintre. L’artiste a ici, j’ose le dire, plus d’obstacles à surmonter que dans les autres arts ; le pinceau et les couleurs ne sont pas dans ses mains. » Noverre



PALANTE (Georges) La Philosophie du Bovarysme. Préface de Stéphane Beau.

— Paris, Editions du Sandre, 99 pages, 12 euros

« Nul n’échappe au bovarysme. Tout homme en subit la loi à des degrés divers et suivant des modes particuliers. Le bovarysme est le père de l’illusion sur soi qui précède et accompagne l’illusion sur autrui et sur le monde. Il est l’évocateur des paysages psychologiques par lesquels l’homme est induit en tentation pour sa joie ou pour son malheur. »
Georges Palante

Georges Palante (1862-1925), grand lecteur de Nietzsche et théoricien de la sensibilité individualiste, analyse le bovarysme, conçu comme un principe tout à la fois politique, métaphysique et esthétique.

PHILOMNESTE JUNIOR (Gustave Brunet) Les Fous littéraires — Paris, Editions du Sandre, 202 pages, 22 euros

« Pour Berbiguier, tout se résume en farfadets. Un chat tombe du toit, farfadets. Le bois craque dans le feu, farfadets. La fumée sort de la cheminée, farfadets. Il enrichit la langue de mots nouveaux : farfaderiser, farfadérisme. Il fit prisonniers quelques-uns de ses ennemis qui se posaient sur ses vêtements en les piquant avec une épingle et il les enferma dans des bouteilles remplies d’eau infusée de tabac, de poivre et d’autres aromates. Il savait très bien que les farfadets prennent souvent la forme d’un chat, et comme Jean-Jacques Rousseau, il voulait réformer l’éducation. » Philomneste Junior

Des maniaques des farfadets aux notaires devenus prophètes, en passant par les inventeurs de langues connues d’eux seuls, ce dictionnaire-galerie de portraits rassemble avec allégresse quelques écrivains particulièrement farfelus…

PROUST (Marcel) A propos de Baudelaire, lettre à Jacques Rivière. Texte établi, présenté et annoté par Thanh-Vân Ton-That. — Paris, Editions du Sandre, 63 pages, 9 euros

« Les majuscules d’Hugo, ses dialogues avec Dieu, tant de tintamarre, ne valent pas ce que le pauvre Baudelaire a trouvé dans l’intimité souffrante de son cœur et de son corps. »
Marcel Proust



RAVAISSON (Félix) La Philosophie de Pascal. Texte présenté par Claire Marin — Paris, Editions du Sandre, 67 pages, 9 euros

On a cherché à prouver par des passages détachés des Pensées de Pascal, c’est-à-dire d’une apologie du christianisme qu’il a laissée à l’état d’ébauche, qu’immolant la raison à la foi, il a nié qu’aucune philosophie fût possible. Je me propose de montrer qu’on trouve dans ses Pensées des idées qui constituent les principes d’une véritable philosophie.
Félix Ravaisson



RAYNAUD (Ernest) Baudelaire ou la religion du dandysme. Préface de Jean-François Poirier et Jean-Loup Thébaud — Paris, Editions du Sandre, 93 pages, 11 euros

« Baudelaire vivra tant que l’humanité comptera des inquiets, des malades de spleen et des chercheurs d’infini. Son règne durera tant que nous verrons, plongées dans l’enfer luxurieux des villes, des âmes nobles mais désarmées, aussi incapable de se soustraire à la corruption que de s’y adapter. » Le leader noir américain Huey P. Newton proposait à ses interlocuteurs une alternative toujours pertinente : « Soit tu fais partie du problème soit tu fais partie de la solution. » C’est la question que pose Ernest Raynaud dans ce petit livre : Baudelaire est-il un problème ou est-il une solution ? C’est avec des accents qui ne sont pas sans rappeler les Essais de psychologie contemporaine de Paul Bourget que notre auteur, oscillant entre une clinique grotesque et une thérapeutique mystificatrice, s’essaie à poser un diagnostic prudent et à émettre un pronostic évasif : « Il est le Mane-Thecel-Phares qui s’inscrit aux murs du festin, et dresse dans un sursaut d’épouvante les convives gorgés et repus. Il est celui qui, au moment où nous allions nous endormir sonne le tocsin. »



RIVIERE (Jacques) Paul Claudel — Paris, Editions du Sandre, 67 pages, 9 euros

« Le jaillissement intarissable des métaphores donne à la poésie de Claudel cette sensualité naïve et neuve, qui est une effusion et un éblouissement perpétuels et qui fait apparaître les choses mêmes dans leur réalité et leur présence. C’est aussi que Claudel pense avec des images, avec ses sens. Sa pensée même, comme toute pensée primitive et véritablement profonde, est sensuelle. » Jacques Rivière



RUBENS (Pierre-Paul) Correspondance. — Paris, Editions du Sandre.
Pierre-Paul Rubens fut peintre, parmi les plus érudits et polyglotte, mais aussi diplomate fidèle à l’archiduchesse Isabelle, fille du roi Philippe II d’Espagne, et placée par lui à la tête des Pays-Bas espagnols avec son époux et cousin Albert, mais encore homme d’affaire diligent et attentif à la bonne marche de son gigantesque atelier. Sa correspondance nous éloigne et nous sauve peut être du mythe romantique de l’Artiste ; elle offre en pleine lumière non pas l’intime d’un homme – on ne se livre que discrètement dans ses lettres en ce début de 17ème siècle – mais l’assurance à bon droit du Génie et la vitalité d’un homme.
Tome I : 339 pages, 32 euros
Tome II : 265 pages, 28 euros


SACHER-MASOCH (Leopold von) Contes juifs — Paris, Editions du Sandre, 253 pages, 25 euros

« Il avait vécu, il avait traversé le bonheur comme le malheur, senti la joie et la douleur. Le monde n’avait plus rien de nouveau pour lui ; aucune surprise, aucune joie ne l’attendait, pas même un nouveau chagrin, un nouveau souci. » Leopold von Sacher-Masoch

Leopold von Sacher-Masoch (1836-1895) n’est pas seulement l’adepte d’un érotisme auquel il a donné son nom. Fasciné par le judaïsme et blessé par le sort des juifs de Galicie, en butte à l’antisémitisme des seigneurs slaves, il a tenté de leur rendre hommage par la littérature. Il a écrit ces Contes Juifs en français, alors qu’il vivait à Paris avec sa famille.

SAINT AUGUSTIN De Musica. Traité de la Musique. Présentation d’Anne-Isabelle Bouton-Touboulic. — Paris, Editions du Sandre, 264 pages, 26 euros

« Ainsi donc ne retranchons pas des æuvres de la Providence les harmonies qui prennent naissance dans la condition mortelle, notre châtiment ici-bas ; car elles ont leur beauté particulière ; ne les aimons pas non plus comme si nous voulions demander le bonheur à de pareilles jouissances. Puisqu’elles sont temporelles, saisissons-les comme une planche sur les flots. » Saint Augustin



SAINT THOMAS D’AQUIN Sermons. Traduction sous la direction de Jacques Mesnard — Paris, Editions du Sandre, 289 pages, 31 euros

« Un an passé à l’étude de saint Thomas peut apporter plus que toute une vie dans n’importe quel autre auteur », écrivait Jean XII. Dans ces sermons, tout autant que la profondeur théologique, c’est l’intimité spirituelle du Docteur de l’Eglise qui affleure.



SHELLEY (Percy Bysshe) Oeuvres poétiques complètes. Traduction de Félix Rabbe — Paris, Editions du Sandre, 3 volumes
Tome I Préface, par Denis Bonnecase, 369 pages, 34 euros
Tome II 344 pages, 32 euros
Tome III 390 pages, 36 euros


SIMMEL (Georg) Le Problème de la sociologie et autres textes. Postface de Fabienne Barthélémy et Benoît Cret — Paris, Editions du Sandre, 116 pages, 13 euros
« Pendant longtemps, il semblait que le mot de sociologie eût une vertu magique ; c’était la clef de toutes les énigmes de l’histoire comme de la pratique, de la morale comme de l’esthétique, etc. C’est qu’on donnait pour objet à la sociologie tout ce qui se passe dans la société ; par suite, tous les faits qui ne sont pas de l’ordre physique semblaient être de son ressort. »
Simmel

TARDE (Gabriel) L’Opinion et la foule - Paris, Editions du Sandre, 208 pages, 22 euros

« On a fait la psychologie des foules ; il reste à faire la psychologie du public, entendu en cet autre sens, c’est-à-dire comme une collectivité purement spirituelle, comme une dissémination d’individus physiquement séparés et dont la cohésion est toute mentale. D’où procède le public, comment il naît, comment il se développe ; ses variétés ; ses rapports avec ses directeurs ; ses rapports avec la foule, avec les corporations, avec les États ; sa puissance en bien ou en mal, et ses manières de sentir ou d’agir : voilà ce que nous nous proposons de rechercher dans cette étude. »
Gabriel Tarde



TOULET (Paul-Jean) Lettres à soi-même. Postface de Frédéric Beigbeder — Paris, Editions du Sandre, 90 pages, 11 euros

« À Paul-Jean-Toulet

Singapoure, 24 novembre 1902.
Mon cher ami (si le mot n’est point trop familier), Singapoure par sa luxuriante végétation me rappelle l’ardeur et la richesse de votre belle imagination. »

Paul-Jean Toulet

Dans ces lettres faussement (?) narcissiques qu’il s’adresse à lui-même à l’occasion de ses voyages, c’est toute l’étendue de la fantaisie de Toulet qui se manifeste.
TOULET (Paul-Jean) Claude Debussy. Correspondance - Paris, Editions du Sandre, 136 pages, 16 euros

« A Paul-Jean Toulet

Cher ami, ce voyage m’a mis, non pas au plus bas que terre, (car on n’en écrit pas) mais de niveau. Et Galathée même ne calmerait pas la fièvre qui me dévore. Je me demande ce qu’elle peut trouver à manger en moi. Enfin. Tous les goûts sont dans la nature, comme disait la guenon en embrassant le perroquet.

Paul-Jean Toulet

Coqs à l’âne et esprit burlesque mâtiné d’urbanité animent ces lettres. Debussy et Toulet usent de l’hyperbole et transforment des riens du monde en événements dignes de l’Art ; humour gambadant et légèreté portent la mondanité au meilleur d’elle-même.

VERHAEREN (EMILE) James Ensor. — Paris, Editions du Sandre, 98 pages, 12 euros

« L’entrée dans le royaume des masques, dont James Ensor est roi, se fit lentement, inconsciemment, mais avec une sûre logique. Ce fut la découverte d’un pays, province par province, les lieux pittoresques succédant aux endroits terribles et les parages tristes prolongeant ou séparant les districts fous. Grâce à ses goûts, mais aussi grâce à son caractère, James Ensor n’a vécu pendant longtemps qu’avec des êtres puérils, chimériques, extraordinaires, grotesques, funèbres, macabres, avec des railleries faites clodoches, avec des colères faites chienlits, avec des mélancolies faites croque-morts, avec des désespoirs faits squelettes.

« Il s’est improvisé le visiteur de lamentables décrochez-moi-ça, de malodorantes arrière-boutiques de marchandes à la toilette, de piteux bric-à-brac en plein vent. »

Emile Verhaeren

VERHAEREN (EMILE) Rembrandt — Paris, Editions du Sandre, 80 pages, 11 euros

« On peut le définir : le peintre des miracles. Tout, son métier, sa couleur, la lumière prodigieuse qu’il crée et dont il a doté l’art à jamais, le prédispose à cette mission suprême. Il n’est point un artiste spécialement religieux, il n’est point un assembleur de drames fantastiques, il n’est point un éveilleur de songes peints, ni un susciteur de symboles ; il est celui qui doue d’authenticité le surnaturel. »
Emile Verhaeren



VOLTAIRE/VAUVENARGUES Correspondance. Texte établi, présenté et annoté par Lionel Dax — Paris, Editions du Sandre, 93 pages, 11 euros
La correspondance entre Vauvenargues et Voltaire est un joyau. Deux écrivains libres se rencontrent, s’affrontentsur des positions littéraires et s’échangent des pensées. En 1743, Vauvenargues est un jeune soldat du régiment du roi à peine âgé de 27 ans et Voltaire, âgé de 49 ans, termine sa tragédie Mérope qui aura un franc succès et le rapprochera à nouveau de la cour du roi. Cette correspondance prend fin un an avant la mort fulgurante de Vauvenargues à Paris en 1747, à l’âge de 32 ans. C’est au cours de ces quatre années, pendant lesquelles les deux hommes vont s’écrire et se voir très souvent, que Vauvenargues écrira l’essentiel de son œuvre. Voltaire attend avec impatience les critiques judicieuses de son ami et Vauvenargues demande à Voltaire d’annoter ses manuscrits pour affiner ses réflexions. La force de cette correspondance, c’est d’abord de défendre les partis pris politiques et esthétiques contre le mauvais goût de l’époque. Les révolutions se font toujours en secret, dans la volupté des conversations, une vraie passion pour la lecture, le partage des écritures et des points de vue. Le reste est superflu. Il est temps, maintenant, de restituer le dialogue de ces deux grands esprits du XVIIIème siècle.

WILDE (Oscar) Essais de littérature et d’esthétique. Traduction d’Albert Savine, préface de Laure Defiolles — Paris, Editions du Sandre, 203 pages, 22 euros

« Un artiste, Monsieur, n’a aucune espèce de sympathies éthiques.

La vertu et la scélératesse sont simplement pour lui ce que sont pour le peintre les couleurs sur sa palette. »

Oscar Wilde

WILDE (Oscar) ”Nouveaux essais de littérature et d’esthétique — Paris, Editions du Sandre, 236 pages, 25 euros
WILDE (Oscar) Derniers essais de littérature et d’esthétique — Paris, Editions du Sandre, 247 pages, 26 euros

ZOLA (Emile) Le Roman Expérimental — Paris, Editions du Sandre, 58 pages, 9 euros

« Puisque la médecine, qui était un art, devient une science, pourquoi la littérature elle-même ne deviendrait-elle pas une science, grâce à la méthode expérimentale ? »
Emile Zola


Voir Aussi la Bibliothèque de philosophie contemporaine dirigée par Pierre-Antoine Chardel
et la Bibliothèque rouge, une collection de fac-similé conduite par Eva Richter.

Editions du Sandre 57 Rue du Dr Blanche 75016 Paris 01.45.20.74.86 contact@editionsdusandre.com

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