Michel Ohl a lu Les Soirées du Merd's Bar

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Fidèle documentaliste de l’Alamblog, Michel Ohl revient avec une information primeur à propos des Soirées du Merd’s Bar. A l’occasion, nous lui demanderons une histoire du point d’aisance qu’il connait, et pour cause, mieux que personne.


Mon Cher,
Je vous donne 4 pages des Soirées du Merd’s Bar, où le titre s’explique, j’ai longtemps rêvé d’après l’intitulé, lorsque j’ai lu l’ouvrage grosse déception ! très peu de merde, en vérité, mais, soyons juste, des passages amusants, dignes parfois de Béhanzigue de Toulet, et puis le héros Saturnin Monfigne, le poète du Merd’s Bar est de Peyrehorade, comme le champion cycliste Dortignacq, c’est un pays, hilh de pute de merde ! bien que, vous savez, les Landes “c’est odieux quand il n’y pas d’incendie” comme dit en substance ce dandy de Toulet, enfin, les Soirées ne méritent peut-être pas de figurer dans la Bibliothèque Scatologique, mais Piotrus a sa place. (…)



Voici les pages de Jack Shepeard en question :

(…) quelle idée magnifique a eu ce blue-jack !
— Laquelle, mon Raphaël ? — Celle d’appeler mon “Bar de la Mer” ; mais, pour que cela fasse beaucoup mieux, et comme maintenant c’est la mode, il m’a conseilé de l’écrire en anglais. Tous les marins anglais et américains de passage à Paris, m’a-t-il dit, viendront à l’appel de ce nom magique, flamboyant à la devanture ; votre petit bar leur rappellera les Océans immenses et les féeriques couchers de soleil dont ils seront momentanément privés.
— Tout de même, ton marin cherre un peu ; en tout cas, ils pourront remplacer les couchers de soleil par de superbes levers de lune, mais ton Océan manquera de poissons.
— Sois tranquille, ma Pervenche, le ciel y pourvoira.
Un soir donc, les quelques clients de l’établissement parmi lesquels figuraient un sénateur très influent en passe de devenir ministre, et un ambassadeur d’une grande puissance étrangère, accrédité auprès de la République…
— Serbe !
— Non pas serbe mais…
— J’ai pas dit Serbe !
— Quelques clients, dis-je, ainsi que ton serviteur, virent, à leur grand ébahissement, un mot fatidique, composé de cinq lettres séparées par une apostrophe, s’inscrire en lettres de feu au tableau de la devanture. “The MERD’S BAR !!”
“Cela semble bizarre”, pensa le sénateur.
— Mon ami, dit à Raphaël le diplomate tout éberlué, qu’est-ce que vous avez voulu mettre là ?
— Vous ne voyez donc pas, Excellence ?
— Il faut te dire que raphaël prononce Excellence avec le dernier chic, mais l’Excellence n’a jamais l’air de comprendre, elle a plutôt l’air plutôt l’air très ennuyé.
— Cela veut dire “Bar de la Mer”; il paraît, c’est l’angliche qui me l’a dit, que, pour l’écrire en rosbif, il suffit de mettre un petit machin avec un s au derrière, pour indiquer la possession.
— Si toutes les femmes qui sont possédées par un petit machin avaient un s au derrière, dit en riant le sénateur, aucun alphabet ne pourrait mentionner cette si jolie consonne.
— Cela est très bien, continua le diplomate, mais il vous faudra supprimer le d.
— L’angliche a bien dit “Meds bar” je croyais même qu’il n’y avait pas d’r.
— Vous avez cru entendre, mais vous vous êtes trompé.
— Très bien, je l’enlèverai.”
Puis, tu sais, il fallut écrire à l’architecte, M. Guy de Ladoucette, qui convoqua les entrepreneurs ; rendez-vous sur place, etc., tout cela prenait du temps et, Merd’s bar, continuait à flamboyer sans la moindre émotion.
Des badauds s’étaient arrêtés, avaient levé les yeux puis s’étaient mis à rire ; les petites femmes se tortillaient.
Finalement, poussés par la curiosité, en même temps qu’attirés par l’appât d’une cochonnerie quelconque, les gens ne purent résister. On s’engouffra dans le petit bar, on se marcha sur les pieds, on se pinça les fesses. Les rates du coup se dilatèrent, et la salle aussi, car il fallut l’agrandir des deux boutiques contiguës, tout cela a la grande joie de Raphaël et de Madame.
(…)



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