C’est un triste jour. François Caradec nous a quittés ce matin.
Le Monde devrait publier un avis et puisque nous bataillons ferme sur l‘Encyclopédie des Farces et attrapes ces jours, nous vous apporterons quelques-unes des lumières dont nous disposons sur ce grand personnage, qui fut dès l’après-guerre une personnalité singulière.
Les amateurs d’Ouliperies en savent quelque chose, mais aussi les lexicolutineurs, les sectateurs d’Allais, de Lautréamont, de Vian, du Collège de ‘pataphysique et autres sujets circonvoisins. Il était le dernier d’une génération de lettrés bienveillants et joyeux, voire farceurs, qui nous auront poussé aux lectures divergentes, Michel Décaudin, André Blavier, Noël Arnaud et quelques autres.
Rappelons que son roman, Le Doigt coupé de la rue du Bison, rompol aux échos très autobiographiques, vient de paraître.
Vraiment, c’est un sale, sale jour.
Les obsèques auront lieu au cimetière du Montparnasse, jeudi prochain à 15 h.
1 De Un petit fils -
Je vous remercie du fond du coeur pour cet article sur mon grand-père. Il est des choses qui réchauffent l'âme et estompent la souffrance. Je suis profondément peiné, mais voir qu'il laisse sa trace me soulage quelque part. Et, plus important que tout, il est parti en paix.
Merci encore.
2 De cls -
On est tous tristes :
http://www.fornax.fr/index.php?lng=...
cls
3 De Orlando Curioso -
Mort, Caradec ? Je n'en crois rien. Il s'est installé au Panthéon pataphysique où il épate des esprits supérieurs, voilà tout. Sans doute publiera-t-il un peu moins. Mais il en a laissé beaucoup, beaucoup ; bien assez pour "pousser aux lectures divergentes" toutes les générations qui sauront encore lire.
Orlando Melancolico
4 De camille -
Cher petit-fils de François Caradec,
J'ai été très triste aussi d'apprendre la nouvelle, j'avais rencontré votre grand-père une ou deux fois, mais surtout, j'avais fréquenté ses textes, beaucoup, ses manuscrits, ses lettres dans les archives où je travaille. J'avais l'impression de le connaître intimement. Vous avez eu de la chance d'avoir quelqu'un comme lui comme grand-père, une personnalité exceptionnelle, une gentillesse et un humour inégalés, jusqu'à la fin il se sera battu pour continuer à travailler, à donner tout ce qu'il pouvait, pour nous lecteurs en tant qu'écrivain, pour la famille, j'en suis certaine, en tant qu'être humain plein de sagesse. Nous sommes de tout coeur avec vous, nous, la foule des lecteurs anonymes, qui aimaient François Caradec, un peu comme on aime un grand-père, avec une grande tendresse et beaucoup de respect en même temps. Bien sûr qu'il a laissé des traces, vous le verrez, on ne l'oubliera pas.
5 De Etienne -
MERDRE de
MERDRE et
REMERDRE !
François Caradec n'est plus ?
Mais si, il est encore mais point encore en corps !!!
N'oublions pas que ...
" LES GENS NE MEURENT QUE S'ILS
N'HABITENT PLUS NOS PENSEES " !
Etienne
6 De LC -
Merci, Camille. Je m'empresse de faire part de votre message à son épouse.
Allez, je me lance... Merci de votre indulgence, je suis loin d'avoir son talent !
Il faisait d'la pataphysique,
Et ça m'a toujours épaté,
C'était une bonne pâte au physique
Par les embruns modelé.
Il se sentait chez lui partout
De Buenos Aires jusqu'à Phuket,
Chez les fakirs comme les papous ;
Et il en avait dans la tête.
Il n'était pas épais-tome-mane
Il ne vendait pas à la page
Mais il aimait le pétomane
Et lui rendait souvent hommage.
Je m'incline sur cet orifice,
Et te salue, toi mon grand-père,
Honoré d'être ton petit-fils...
Et profite bien du grand air.
7 De Marc Dachy -
Toutes mes vives condoléances à la famille. La nouvelle se répand et affecte tous ceux qui l'apprennent (par exemple chez Tschann). Je n'ai jamais voulu déranger Caradec et puis maintenant c'est trop tard. Il reste en nous tous.
8 De Adjoa, une de ses petites filles -
Un grand merci de la part d'une de ses petites filles, petite fille dont il avait récupéré le chien Boum à notre retour d'Afrique, car "Boum mon chien" était aussi le mien... Il a eu une très belle cérémonie d'au revoir, je lui souhaite à nouveau bon voyage... et merci à toi mon frère pour ta prose, elle était superbe !
9 De Gossart -
Cher petit-fils de François Caradec,
Je suis tout simplement sous le choc de cette triste nouvelle.
J'ai rencontré votre grand-père parce que je faisais des recherches sur mon arrière grand-père, Jean Goudezki, ami d'Alphonse Allais.
J'ai tout de suite été fasciné par votre grand-père.
La première rencontre était à son domicile parisien il y a 4 ou 5 ans. Quelle gentillesse !
Il m'a beaucoup aidé, m'a fait profité de ses années de recherches ... Il m'envoyait régulièrement des articles, des notes, des infos ...
Nous sommes revus au Touquet également !
Un grand Monsieur !
Le mois dernier, il m'avait encore écrit un mail.
Et puis là en cherchant sur google des infos, je tombe sur cette page qui annonce son décès ...
quel sale jour ...
Mais, vous pouvez être fier de lui ! Il restera pour toujours dans nos têtes et nos coeurs !
10 De Loïc Caradec -
Pour Caroline, et pour tous ceux que ça intéresse, voici le texte que j'ai lu cet après-midi à mon grand-père.
Hésitant longtemps à te le faire en rimes
Pour ne pas t'infliger cette torture ultime,
Je me suis dit "tant pis, je dois me lancer"
même si de l'exercice, je ne suis coutumier.
Je t'appelais pas grand-père, ni encore moins papi.
Longtemps, dans mon enfance, nous nous sommes que croisés.
Mais il y 11 ans, tu es entré dans ma vie,
Quand tu m'as conseillé, soutenu et aidé.
Je t'ai écouté comme on écoute un sage
Je ne sais même plus si je t'ai remercié.
Je veux me montrer digne de ton héritage,
Au sommet de ton art, je vais te succéder.
Non, pas en littérature ni en pataphysique,
Pas à la radio, ni même sur le papier,
Mais en c'qui te rendais pour moi emblématique :
Je m'en vais consacrer ma vie... à ronchonner.
Merci à Eric Dussert, qui m'a, dans l'ombre, encouragé à franchir le pas... Et, au nom de son épouse et de ses trois enfants, merci encore à vous tous pour vos nombreux témoignages de sympathie.
11 De Mirza -
Il faut continuer Loïc, car tu as la grâce. Fais ce qu'il te plaît, n'écoute personne et amuse toi (s'amuser veut dire aussi s'amuser en travaillant, mais tout le monde ne le sait pas). Tu es tranquille car avec ce qu'on peut lire aujourd'hui, on ne peut pas dire qu'il y a de la concurrence. Bon vent.
12 De galapias -
Y'a longtemps, longtemps, j'ai lu dans une revue (Brèves), il me semble un Alphonse Allais par F. Caradec. Depuis je tente de tout lire de ces deux-là. Pas toujours simple avec vous, messieurs les libraires !
Gens de bonne compagnie.