Bruno Leclercq nous communique cet entrefilet déniché dans La Critique (n° 4, 20 Avril 1895), à la rubrique « La Critique – De Tout », signé Aspic :
« Notre collaborateur Alcanter de Brahm vient, dit-on, de publier une réédition de l’Arriviste, cette étude si curieuse du monde des lettres modernes et des cénacles décadents. Mais pourquoi diantre a-t-il pris pour pseudonyme Marc Stéphane ? »
Pour avoir lu L’Arriviste de Marc Stéphane, roman de formation, nous ignorons tout de celui d’Alcanter de Brahm qui nous permettrait de nous faire une idée.
Deux hypothèses :
“Comme tu le sais, ajoute Bruno, Alcanter de Brahm avait fait paraître chez Souque, son Arriviste en 1893, il inventait ainsi ce néologisme.”
Néologisme réutilisé par Stéphane ?
On ne peut s’empêcher d’imaginer l’hypothèse numéro deux : le créateur pléthorique de néologismes Marc Stéphane se réappropriait en 1895 un mot lancé trop vite près d’une oreille trop attentive ? La suite de sa carrière littéraire prouve qu’il avait du talent pour la néologosserie… Et la réappropriation individuelle était bien dans son caractère. L’anonyme Aspic faisant naturellement payer à l’impétrant l’outrage au maître (les maîtres ont toujours raison).
A bien y penser, il se pourrait qu’Alcanter de Brahm soit le personnage de maître peu vertueux peint par Stéphane ! Là, l’anecdote prendrait une profondeur insoupçonnée…
En attendant qu’une bonne âme nous permette de lire le roman d’Alcanter de Brahm, supputons…