Pour Théo Varlet (Gérardot de Sermoise)

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Point trop réputé, Gérardot de Sermoise était un poète de l’avant-guerre, disciple de Fernand Mazade, actif revuiste, et auteur d’une petite poignée de livres. Dans Le Coeur, il a tracé de curieuses épitaphes d’auteurs morts ou vivants et laissé un poème à Théo Varlet que nous livrons ici à titre documentaire.
Gérardot de Sermoise a également rédigé les notices biographiques de l‘Anthologie de la poésie française. Les modernes (Paris-London, Librairie Hachette, 1929) de l’Anglaois Malcolm McLaren, ami et traducteur de Théo Varlet.


Issue de ses “Epitaphes de quelques vivants”, voici celle


De Théo Varlet

Homme de verve et de puissance,
Fier trouvère et gai troubadour,
Il a, dans un rythmique amour,
Dédoublé l’ivoirine tour
Et joint la Flandre à la Provence.

Et ce poème à Varlet dédié :

Pour Théo Varlet


Cassis.

La vague qui se hausse où plongent les falaises
Jette au crépuscule un éclair d’argent.
Faut-il partir avant qu’aux derniers feux se taisent
Les choeurs d’oiseaux blancs qui vont tournoyant ?

Nous ne reverrons pas le gouffre des Armoises,
Non plus que le bois vers quoi j’ai cueilli,
Parmi les câpriers, deux bouquets de framboises :
Nos lèvres ensemble en ont défailli.

Regagnons les sentiers masqués de chèvrefeuille,
Parés de silence et de buissons roux.
Pourquoi t’arrêtes-tu ? Le mirage s’endeuille :
La plaine avec moi glisse à tes genoux.

Tu dis qu’une clarté, là-bas, vient d’apparaître
Au pide du coteau couronné de pins ?
Feu clame d’amitié. C’est à cette fenêtre
Que Théo Varlet nous tendra les mains.

Gérardot de Sermoise





Gérardot de Sermoise Le Coeur. Avec un poème de Fernand Mazade. - Paris, Librairie de France, 1929, pp. 128 et 31-32.

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