Pohol, histoire de 1829 (VI)

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VI
IMPRÉCATION

« Damné !... Oh ! mon Dieu !...
Mais pourquoi ? qu'ai-je donc fait ! que ferais-je donc ? Ne t'ai-je pas aimé vingt ans, n'ai-je pas voulu te consacrer ma vie, mon amour et mon âme ! — Tu m'as repoussé... Suis-je maudit ?
« Oh ! maudit sois-tu, toi, bourreau et tyran !... toi qui m'as jeté sur la terre pour me voir souffrir et te rire de mes cris d'angoisse. Maudit sois-tu de ce cœur qui voulait n'aimer que toi ! Maudit sois-tu de cette voix qui voulait bénir ton nom et chanter les louanges ! Que du fond de l'abîme où ton pied me pousse mes blasphèmes t'atteignent dans le sein de ton bonheur et épouvantent tes anges ! »
Puis, il se prenait à frémir, tout seul dans son bel appartement... il n'osait retourner la tête, ni regarder ses glaces de Venise, de peur d'y voir une joyeuse face de démon lui rire parce qu'il avait maudit Dieu.
Puis c'était des remords, des prières, des larmes... c'était son front heurté sur les marqueteries du parquet ; puis un peu de sommeil avec des rêves d'enfer... puis, le réveil !


(A suivre.)

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