Pohol, histoire de 1829 (X)

petit_chaise.jpg



X
ORAGE.



Vous allez voir.
Marie est là qui pleure... Pohol est à quelques pas d'elle ; il la regarde et rêve son beau rêve ! Je ne sais si l'autre femme... n'importe. La nuit venait.
Vint aussi un orage d'automne, furieux, épouvantable, rugissant... avec sa crinière de feu... son hennissement qui fait peur... La pluie tombait en larges colonnes, et la grêle pétillait sur le marbre des tombes et sur cette forêt de croix...
Il s'élança vers Marie, et l'enlaça dans ses bras avec frénésie et frayeur... car la foudre éclatait, bondissait, frappait çà et là. Il l'entraîna.
Oh ! Cela faisait frémir !
Il semblait un vampire, lui, vêtu de noir, pâle et sombre... avec son regard... lui... emportant une jeune fille... foulant les tombes... se heurtant aux croix... et quelquefois sentant craquer et s'affaisser sous ses pieds le sapin vermoulu d'une bière. Ainsi il courait dans l'ombre, et apparaissait comme une vision quand un éclair lui jetait sa lueur rouge au milieu d'un grondement dé l'orage, du battement de la pluie, du sifflement de l'ouragan dans les cyprès.
Oui, cela faisait frémir, je vous dis.
Ce fut dans un mausolée, dont son bras de fer brisa la porte de fer, qu'il se blottit avec elle.
Avec elle... avec elle !... 0h ! qu'il était heureux, le damné !



(à suivre.)

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page