Pohol, histoire de 1829 (XI)

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XI
Horreur

Oui !... car il essuya de ses lèvres ces cheveux blonds ruisselants de .pluie ; car il réchauffa de ses baisers brûlants et frénétiques ce front blanc et glacé comme la statue d'un tombeau... car il la tenait sur ses genoux, frémissante de terreur... sans voix... haletante... Il lui tint des propos extravagants d'amour, de damnation, de bonheur, que sais-je ? Il était fou ! Il parlait... il parlait à son ange, et répétait sa phrase folle quand le ciel criait plus haut que lui, chaque mot entre deux baisers.... chaque baiser entre deux éclats de tonnerre...

Horrible !

Elle, que vous dirai-je ? c'était pour elle un rêve affreux, un cauchemar... elle doutait si elle vivait et veillait... elle ne pouvait parler, crier, ni se défendre, à demi morte qu'elle était d'épouvante et d'émotion...

Oh !... l'ange était en enfer et le damné au ciel.

Quand l'orage eut cessé et que l'aube commença à poindre, ils traversèrent le champ des morts. Marie n'osa regarder la tombe de sa mère... Mais Pohol y jeta un coup d'oeil en passant.

La foudre avait brisé la croix de bois.



(à suivre)

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