Pohol, histoire de 1829 (XV)

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XV

Meurtre

"Vois cette lettre, elle est de toi ; c'est celle, t'en souyient-il, que tu écrivis au supérieur de mon séminaire quand je voulais.y rentrer en quittant ta maison... cette lettre où tu me calomniais par amour, tu ne sais pas que Marie l'a lue et s'est noyée après... Je n'ai donc plus ici-bas que ton affection ; aussi je viens à toi, et je t'aime... Ne le crois-tu pas ? Mais vois comme je ris, comme je suis heureux là, à tes côtés, comme mes baisers brûlent sur la main qui tremble... Tu ne dis rien, Julie ?... parle-moi, parle-moi donc... dis-moi que lu me pardonnes et que tu m'aimes encore... Il me faut ton amour, vois-tu, il me le faut ! c'est mon dernier espoir, ma dernière joie ; ne me l'ôte pas, au nom de... »

Il n'osa dire : au nom de Dieu.

Quand il l'eut bien rassurée à force de paroles d'amour, de supplications, de baisers, et qu'elle eut dit : oui! il se pencha comme pour l'étreindre, et lui enfonça un couteau dans le sein.

"Damnée ! s'écria-t-il avec une joie féroce, elle n'a pas eu le temps de dire à Dieu : pardon !"

Il ranima la petite lampe, revint auprès du lit, et contempla cette femme morte et ce sang qui coulait...

Il riait en voyant cela.

(à suivre.)

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