Fin de campagne pour 9 semaines avant, le journal qui ne parlait pas des candidats. Le dernier numéro, 1 semaine avant est en kiosque pour quelques jours encore.
On aura apprécié le journal métaphysique de Frédéric Pagès, les interventions de Dominique Noguez et de Philippe Garnier, ou la reprise des blogueries de Louis Watt-Owen. Et puis, comme partout, on a renâclé à relire des choses déjà lues, des idées bien peu bandantes, des portes ouvertes bancroches et des leçons bien ajourées. Mais il faut remplir les espaces que les superbes illustrations laissaient blancs.
On vit une époque de l'image (*), n'est-ce pas.
Bref, les journaux meurent aussi. C'est aussi bien, lorsqu'ils l'avaient annoncé.
- Témoin encore la citation placée en une de la deuxième livraison de L'Impossible, L'Autre journal de Michel Butel, citation qui montre que les mots, hein, on les entend pas ben. Le "peuple inattendu"... Inattendu ? quelle blague...
1 De thomas -
"On aura apprécié le journal métaphysique de Frédéric Pagès"
Oui Fédéric Pagès aussi mais le journal "de" Frédéric Pajak plutôt, non ?
F. P. & F. P. tous les deux nés à Suresnes en plus...
PPP Pas Pagès Pajak !
2 De Alain Paire -
C'était annoncé mais ce n'est pas forcément fini. L'hebdomadaire de Frédéric Pajak pourrait renaître...
Pour les textes, ce ne fut pas forcément faramineux. Par contre, sur le registre des dessins, c'était souvent passionnant. Sempé, El Roto, Anne Gorouben, Martial Leiter, Pierre Bramanti, Olivier Bramanti et puis quelques autres ont livré de très belles choses, des dessins effectivement bien meilleurs que les textes qui les accompagnaient.
Frédéric Pajak est un monsieur que j'affectionne beaucoup. Son portrait de Paul Nizon ou bien son texte sur Paul Léautaud, ou bien encore dans le n° Quatre semaines avant l'élection, son dessin qu'il a titré "Au bord de l'abîme", c'est excellent . Il m'a raconté que s'il avait projeté de réaliser seulement neuf numéros, c'était entre autres raisons parce que Cardon qu'il était allé voir quelque part sur une île au bord de la Loire, lui avait proposé pour son périodique neuf dessins.
D'habitude, par exemple dans Le Canard enchaîné, Cardon a droit à la portion congrue: ses dessins sont reproduits dans de minuscules dimensions. Dans l'hebdomadaire de Pajak qui avait un grand format, chaque semaine, ils paraissaient sur une belle demi-page. Le tout dernier des dessins de Cardon donne le frisson : on aperçoit sur une scène une foule de personnes un peu grisâtres et tristounettes, mais quand même robustes. Et puis juste devant eux, il y a un type qui surgit et qui tire durement le rideau pour les faire disparaître. A mon sens ce dessin est rigoureusement génial, terriblement actuel : pour tous ceux qui ne le détiennent pas, il faut tout de suite acheter le dernier numéro de l'hebdo, il est en kiosque jusqu'au 14 mai. Il faut demander "Une semaine avant" etc..