Feue l'étiquette de libraire

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La modernité a effacé un usage charmant, bien digne de l'époque où les libraires prenaient soin de ce qu'ils vendaient, des objets comme de leur contenu.
Aujourd'hui, ils ne peuvent plus guère s'amuser à ce genre de sport tant les exemplaires qui leur passent entre les mains sont nombreux. Et à quoi bon, du reste, prendre soin de bouquins imprimés à la hâte, sur des papiers boiseux promis aux feux de l'acide, pleins de textes aussi peu intéressants que des pulps fabriqués en série, sous des couvertures en carton sans grâce.
Bref, il fut un temps où le libraire, fier de son stock et prompt à défendre avec fierté ses couleurs, collait une étiquette mentionnant son enseigne sur les produits qu'il vendait dignement.
Ci-dessus, une de ses étiquettes, particulièrement riche, mais l'une des dernières du XXe siècle probablement.

Et la même, en situation, sur la garde du Diable, érotologie de Satan, par Roland Villeneuve, aux éditions Jean-Jacques Pauvert, évidemment.

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