Billevesées pour période économique troublée (De la servitude volontaire I)

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Monsieur,
Je ne puis me pardonner moi-même le ton avec lequel je me suis permis de vous parler et les paroles insolentes qui sont sorties de ma bouche. Il faut que la colère m'ait entièrement privé de la raison pour que j'aie agi de la sorte. Vous êtes mon supérieur, je vous dois donc le respect en toute occasion et, eussé-je eu mille fois raison pour le fond, je n'aurais pas dû montrer une obstination que je regrette bien sincèrement aujourd'hui ; mais, indépendamment de ce motif, il y en a un autre que je n'aurais jamais dû oublier : c'est que, par votre caractère personnel, vous êtes à tous égards, bien digne de considération et de respect ; aussi je suis tout à fait confus de mon inexcusable vivacité, ou, pour mieux dire, de ma grossièreté. Mais cependant une chose me rassure : connaissant la bonté de votre cœur, je suis certain que vous excuserez ceui qui vous témoigne aujourd'hui les plus vifs regrets de sa faute, et qui est, avec le plus profond respect.
Monsieur,
Votre très-humble et très obéissant serviteur.





Armand Dunois Le Secrétaire des familles et des pensions, contenant 1° Les règles du style épistolaire ; 2° Des exercices (matières et corrigés) sur les sujets de lettres les plus usuels ; 3° Des lettres choisies des écrivains célèbres. — Paris, Librairie Garnier Frères, 1931, 317 pages.

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