Feue la censure (en 1827)

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Feu la censure
(en 1827)


« La censure périodique n’existe plus depuis longtemps ; mais qui n’a conservé le souvenir de ses infamies et de ses turpitudes ! qui ne se rappelle l’impudence de ce M. Lourdoueix que nous avons vu jouer avec son ignominie, aussi aisément qu’un jeune singe joue avec sa queue, et septembriseur littéraire, assommer parfois le génie, souvent l’esprit, avec cette apathie, cette insouciance-mécanique du garçon boucher qui frappe à coups redoublés le coronal du bœuf livré à son impitoyable merlin ? Ce n’est pas nous qui l’avons oubliée, du moins !… aussi nous empressons-nous de rappeler au public les noms des grands coupables qui furent assez éhontés pour se faire égorgeurs en chef, dans cette Saint-Barthélemy de colonnes de journaux. Puisse le mépris dont ils ont été et dont ils sont encore couverts être un exemple terrible pour les générations futures de censeurs, si, toutefois, hélas ! cette graine exécrée n’a pas disparu pour toujours du sol de la France constitutionnelle !
« Censeurs en 1827. « Lourdoueix, chef du bureau de la censure (ce monsieur s’est retiré des affaires censuriales avec 7 ou 8 000 fr, de pension, à lui accordés comme homme de lettres !)
Deliége, secrétaire.

Censeurs en activité de service.
Fouquet, archiviste ;
Coiivret de Beauregard, ancien sous-préfet ;
Pain (Joseph), vaudevilliste ;
Ces messieurs n'ont pas jugé à propos d'accepter les ignobles fonctions dont on avait voulu les investir; ils ont donné leur démission : Rio, professeur d'histoire ; Caix.

Membres du conseil chargé de la surveillance de la censure.
Vicomte de Bonald, pair de France, et le Jacques Clément du régime censbrial ;
D'Herbouville, pair de France ;
Comte de Breteuil, pair de France ;
De Frenilly, député, connu par ses sublimes improvisations à la tribune en faveur de tout ce qu'il y a au monde de bête, et de niais ;
Olivier (de la Seine), député ;
Baron Cuvier, et le savant, démissionnaire, conme MM. Rio et Caix ;
De Guilhermy, président de la cour des comptes ;
De Broé, maître des requêtes ;
Ensuite est venu un Sillans, honnête Marseillais qui fut long-temps l'un des secrétaires de la chambre des députés, et qui veut grossir le régiment du jovial Lourdoueix. »




Le Grondeur, journal non politique, mai 1829.

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