Conrad Aiken V Russell Banks

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En découvrant dans notre boîte aux lettres l'amical envoi de Joël Cornuault qui consiste en un superbe A huit heure, je serai dans le pétrin de Mark Twain (La Brèche), le sourire nous revient et la joie au coeur (le soleil qui faisait mine de s'installer avait disparu...). Sachant que Jean-Luc d'Asciano festoie à juste raison à l'occasion de la parution de Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur (L’Œil d'or), il nous vient une pensée qui ne parvient pas à s'effacer... Comment se fait-il que l'on en soit encore à publier — pas à republier ou à retraduire, mais bien à publier — l’œuvre de Mark Twain ?

En vérité la bonne question est la suivante : Qu'est-ce qui ne marche pas chez nous ?

On peut remarquer encore que l'analogie de la situation de Mark Twain et de celle de Conrad Aiken est flagrante. Conrad Aiken, s'en souvient-on, est le modèle littéraire de Malcolm Lowry, qui ne peut être certes pas être tenu pour de la petite bière.
Conrad Aiken dont la librairie française ne pourra vous servir que deux (2) volumes (si vous les commandez) :
Blue Voyage, titré Au-dessus de l’abysse en français (Gallimard, L'Imaginaire)
Un cœur pour les dieux du Mexique traduit par Michel Lebrun, excusez du peu (La Table ronde)

A titre de comparaison, on peut se procurer plusieurs dizaines d'immangeables Russell Banks, auteur souvent pâteux dont les traductions n'ont jamais établi le génie inébranlable, ou même de Paul Auster dont les livres ne trouvent plus guère grâce qu'en France, sorte d'équivalent qu'il est de Cure ou de Woody Allen en librairie, un produit exclusif pour Françouais. Quel bonheur...
Bref...
En Géorgie (E.-U.), sur le monument funéraire d'Aiken on trouve ces quatre mots gravés :

Cosmos Mariner
Destination unknown


C'est à peu près l'azimut que suit apparemment l'édition française en matière de littérature américaine.
Et encore : Droit devant !



Conrad Aiken Au-dessus de l'abysse. Traduit par Patrick Repusseau. — Paris, Gallimard, "L'Imaginaire", 476 pages, 8,10 €
Conrad Aiken Un cœur pour les dieux du Mexique. Traduction de Michel Lebrun. — Paris, La Table ronde, "La Petite Vermillon", 7,10 €

Mark Twain A huit heure, je serai dans le pétrin. Traduit par Paul Lalinde. — Vichy, La Brèche, 58 pages, 6,90 €
Mark Twain Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur. Traduit par Freddy Michalsky. — Paris, L'Œil d'or, 406 pages, 22 € (voir aussi L'Etranger mystérieux, le journal d'Adam et Journal d'Eve, L'Homme c'est quoi ?, ''Lettre de la Terre", etc.)
Sans oublier les récents gros volumes des éditions Tristram : Tom Sayer, Autobiographie, etc.

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