Le Livre du trottoir (et autres lieux)

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Afin de poursuivre leur promenade, les lecteurs de l'Histoire de la merde de Dominique Laporte (Christian Bourgois, 1978 ; 1993 ; 2003) peuvent désormais se procurer Les Urbanités parisiennes au XVIIe siècle. Le Livre du trottoir de Daniel Vaillancourt qui, depuis l'érection du premier trottoir (sic) en 1608, au Pont Neuf, s'intéresse à la redéfinition de la rue, de ses matières et de l'être humain.

Paris redessine alors son urbanité, se délestant, virtuellement, de ses aspérités. Dans l’espace symbolique, le carrosse se substitue ainsi au cheval et aux piétons. Entre l’entrée d’Henri IV (1594), la nomination de Sully comme Grand Voyer (1599) et l’institution du Lieutenant général de Police (1667), Paris s’est enrichi de nouvelles figures. Prenant en compte les modifications de la rue, cet ouvrage interroge les relations entre les formes urbaines et les formes discursives, entre l’urbanitas, manière de dire et d’être, et l’urbanité, manière d’occuper et de penser l’espace des villes.


Chez le même éditeur, d'autres voyages en territoires à explorer :

Imager la Romancie. Dessins de Clément-Pierre Marillier pour Le Cabinet des fées et Les Voyages imaginaires (1785-1789) (580 pages, 50 €, 16 septembre 2013)

À la fin du XVIIIe siècle, les collections romanesques illustrées contribuent au grand inventaire patrimonial des objets de savoir et des genres littéraires. Les anthologies du Cabinet des fées et des Voyages imaginaires, éditées par Charles-Joseph Mayer et Charles-Georges-Thomas Garnier, s’accompagnent de planches commandées à Clément-Pierre Marillier (1740-1808). La production éclectique du dessinateur – des Illustres François à la Sainte Bible, de Dorat à Raynal, des Œuvres de Prévost aux romans troubadour du comte de Tressan – permet de retracer une tradition d’illustration moyenne à diffusion assez large. En regard de l’ambition historiographique et diachronique des préfaces, les tableaux gravés de Marillier, autre espace de médiation, révèlent une culture visuelle, tracent l’horizon du lecteur de féeries et de romans, reflètent et magnifient l’univers du souscripteur des volumes. Il s’agissait donc de tenter une approche plurielle du rapport privilégié que l’illustration entretient avec le texte dans les livres à gravures aux XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que de leur réception et de leur consommation. (...) un parcours d’émerveillement et un outil de travail. aux enjeux des fortunes que connaissait alors.

Le volume comprend une mise en contexte, un ensemble d’études thématiques et un catalogue complet des illustrations. Le corpus, inédit à ce jour dans son intégralité, comprend, outre cinq frontispices, un ensemble rare de 196 lavis originaux et plusieurs dessins non retenus.

Et un nouvelle édition de De l’institution du prince (1606) de Jean Héroard, par Bernard Teyssandier (300 p., 24 €)

Auteur d’un traité sur les os du cheval paru en 1599, Jean Héroard (1551-1628) est chargé par Henri IV de la santé du dauphin dès le 27 septembre 1601, jour de la naissance de l’enfant au château de Fontainebleau. Le médecin s’acquitte scrupuleusement de sa tâche jusqu’en 1628, comme en témoigne le volumineux Journal qu’il rédige jour après jour durant près de trente ans. De l’institution du prince constitue le pendant public de cette somme monumentale, du moins pour la période allant de 1601 à 1608. En six matinées, sous forme de six promenades, Héroard dresse le portrait idéalisé du futur Louis XIII en exposant ses vues en matière d’enseignement. Fort de son expérience de praticien, il revendique un statut de pédagogue. Le caractère personnel et intime de la relation entre le maître et le disciple, obéissant au modèle de la direction spirituelle, module déjà dans ce texte la sensibilité éducative qui se retrouvera chez Fénelon à la fin du siècle.




Daniel Vaillancourt Les Urbanités parisiennes au XVIIe siècle. Le Livre du trottoir. - Paris, Hermann, Collection "République des Lettres", 326 pages, 28 €


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