Un transhumant et son troupeau

JBNoel1.jpg


Parce que l'automne approche - il déborde même avec ces grands pieds sur la fin de l'été - il nous vient une nostalgie des moments où, dans un état de faiblesse physique ou de relâchement total, il était possible, sous les rayons de soleil, de se dorer la cervelle autant que l'épiderme.
Et dans ces moments-là, on aurait su profiter de certaines "autochroniques" de Jean Bellemin-Noël, tenant de la critique littéraire psychanalytique par ailleurs (1).
Nous empruntons à la promotion du livre quelques-unes de ses lignes .


Le troupeau de ce berger-là rassemble ce qu’il appelle des « autochroniques », sortes de brèves méditations qu’il tond à ses moments perdus sur les plus prometteuses de ses brebis ; cela parle des monts, des mots, du temps qu’il fait, du temps qui passe – de tout, de rien et même du reste. Car que faire sur les hauts à moins que l’on ne rêvasse en jouant parfois au philosophe solitaire ? L’humour le dispute au goût du paradoxe pour imposer une liberté de ton allant jusqu’à l’impudeur et porter une attention sans retenue à bien des recoins de la vie et bien des tics de langage que leur visible légèreté n’empêche pas de peser lourd sur notre prétendue sagesse.
Ces aubes et ces soirs, qui ne mériteraient sans doute pas de se succéder tout au long d’une année, donneront peut-être quelque prix à une excursion saisonnière ?

P.-S. : pour ceux qui n’en ont jamais vu, quel que soit l’âge d’un transhumant, son feutre noir à larges bords couvre surtout des cheveux blancs.




Jean Bellemin-Noël Le Transhumant. Autochroniques. - Paris, Hermann, 150 p., 22 €


(1) Psychanalyse et littérature (Puf, 2012), Les Contes et leurs fantasmes (Puf, 1983) ou encore Le texte et l’avant-texte (Larousse, 1972).

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page