Le Yéti de la rue de la mouche (Louis Watt-Owen)

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Tandis qu'en ce début août les réserves de bons bouquins commencent à s'épuiser - sur notre île c'est une avanie carrément flippante -, (pour tout dire il ne nous reste plus que les trois romans de Vladimir Charov à relire), un petit constat éthologique subreptice nous a rendu le sourire.
En effet, Louis Watt-Owen a réouvert La Main de Singe, ce sacré cabaret où se déplient les humeurs de quelques penseurs carabineux (plutôt que carabinés).

Pas d'autre bonne raison à donner à notre plaisr : comme il le dit lui-même à propos de Clément Rosset, la moindre minute en compagnie de La Main de singe dope son homme pour plusieurs jours.

Voilà pourquoi on lit avec un plaisir non feint "Le Yéti de la Rue de la Mouche" en écoutant, comme c'est recommandé par la direction le "Bordello Queen" d'Isobel Campbell.

Dans ce poème de derrière les fagots (craquants dans la canicule), Watt-Owen taille ses crayons en jusqu'auboutiste, sirote arabica bouillant et eau glacée, fume Caporal et invoque les dieux afin qu'ils pourrissent la vie des fâcheux, poursuit une mouche avec un gros couteau, engage une tranche de jambon rose dans sa machine à écrire verte et puis entame la première de ses trois siestes.
Vous conviendrez qu'un homme qui possède aujourd'hui un taille-crayon - et s'en sert - mérite d'être lu.

Si d'aventure Radio Singe s'autorisait une existence tangible, il mériterait aussi d'être écouté.


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