Frisch déblaye

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C'est Max Frisch depuis sa tombe qui nous explique pourquoi règne globalement aujourd'hui "l'écrivain à fiches", cet adepte de la mercatique adaptée au livre de fiction, de la "bonne idée" (transposable au cinéma si possible), cet "explorateur du social et du monde" qui se nourrit de sujets pour magazines (bien incapables de lui acheter ses papiers rédigés avec une plume embarrassée, sans engagement, sans intuition ni vigueur), des sujets potassés en fiches pour avoir l'air maîtrisés, des proses "précises" qui finissent en "romans" aussi romanesques que ce blog est papal. Suivez sous la visière notre regard.

Un écrivain croit-il aujourd'hui qu'on le lira peut-être encore dans cent ans ? Ecrire est devenue une autre entreprise, une conversation avec des contemporains, et rien de plus : la mission de l'écrivain, consistant à communiquer aux enfants de ses enfants un peu de son époque, devient une illusion. Il y a quarante années de cela, Brecht parlait encore aux générations futures.




Max Frisch Esquisses pour un troisième journal, traduit de l’allemand par Olivier Mannoni, texte établi et postfacé par Peter von Matt. — Paris, Grasset, 2013, 256 pages, 18 €


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