Le Capharnaüm de l'hétéroclite Ohl

Capharnaum7.jpg

Tout le bordelais s'est mobilisé pour rendre hommage Michel Ohl. Aujourd'hui, nous saluons l'initiative des éditions Finitudes qui proposent dans le 7e cahier de leur revue Capharnaüm un florilège d'écrits de Michel Ohl.
Elles présentent ainsi le personnage :

Capharnaüm tente de rendre hommage à Michel Ohl, grand méconnu, voire inconnu, dont la légende ne cesse de planer sur les lettres depuis plus de quarante ans. Fou littéraire, pataphysicien, mystificateur, spécialiste de la littérature russe, amateur de rugby, on a souvent essayé de lui coller de belles étiquettes. Rien à faire. Et sa mort en 2014 n’a rien arrangé. À travers des textes, des lettres, un entretien, et quelques délires littéraires dont il avait le secret, nous avons tenté une approche discrète du bonhomme. Mais il reste insaisissable.

L'hétéroclite Ohl — plutôt que fou littéraire — fut de fait un original forcené de très grande ampleur, un excentrique dont les lectures avaient de quoi faire pâlir un sorbonnagre. La finesse de ses analyses, comparaisons, démonstrations se devine du reste aisément dans la plupart de ses écrits dont les pages recueillies pour qu'elles ne se dispersent pas définitivement dans la mer des folios nous convient aujourd'hui à de saines et mémorielles agapes.
Oh n'était pas le zaporogue banal.
Issues des revues Jours de lettres (1995, 1996), de correspondances à Gérard Bourgadier, éditeur, Angelo Rinaldi, dont il moque la leçon de grammaire dévoyée, l'ensemble est politiquement drôle. On y lit aussi des lettres à Denis Mollat, le libraire, à Pierre Assouline, qui ne se relève pas du manuscrit qu'Ohl lui a fait parvenir, au journal Sud-Ouest (une pétition réclamant le retour du cachet postal" signée par Henri Emmanuelli et Bernard Cantat, qui n'en manquent pas), à Patrick Volpilhac de l'Agence régionale pour l'écrit et le livre (Arpel), à un éditeur pour lui proposer un projet d'uchronie concernant Mai 1968 (avec titres et descriptifs des opus potentiels : Mai l'homme âne, Mai Nil Montant, Mai de Sein, ou Mai sage, etc.), ainsi que le fameux Boobook, nain des éditions Galimart de Bérénice Constans. Perle rare, le copieux entretien final entre Michel Ohl et son ami Dominique Noguès (et non Noguez) finira de convaincre le dubitatif.
Ce morceau particulièrement roboratif avait paru dans le numéro unique de la revue photocopiée qui remporte le meilleur titre de revue du monde : Le nom de la revue intitulée Dieu seul le sait.
Pour se convaincre que lire Michel Ohl est la médecine qu'il vous fait, ce constat qu'il fit et qui ne peut qu'emporter l'adhésion, en particulier au milieu de la semaine :

L'art est création !



Capharnaüm, n° 7 (mars 2017)
96 pages, 13, 50 €


Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page