Billet spécial 11 novembre Fondateur du plus important mouvement pédagogique du siècle dernier, Célestin Freinet (1896-1966) a connu les rigueurs et douleurs de la guerre et en a fourni le témoignage, ce que l'on ignore le plus souvent... Entré à l’École normale d’instituteurs de Nice en octobre […]
Mot-clé - 1914-1918
Le Rieur, par Victor Jacquet
Le Rieur Il riait. Il avait un rire de dément. Il riait, en cognant dans la masse profonde. Un cadavre, à ses pieds, venait, chaque seconde, Grossir le tas. C'était un fou, certainement, Que ce rieur. Il riait exagérément, Et d'un rire pareil à quelque flot qui gronde ; Et, s'essuyant le front que […]
Petite Guerre, par Victor Jacquet
Petite Guerre Morveux, ébouriffés, la plupart en guenilles, Les gosses du faubourg s'amusent au soldat. Étrange régiment de garçons et de filles Qu'électrise la fièvre ardent du combat ! Sabre de bois, képis de carton. — Vers le large D'un pré fangeux, chacun se lance pour l'assaut. Un tambour de […]
Jean des Vignes Rouges
Il a publié Jean Arbousset et bien d'autres encore dans son journal de troufion, Le Souvenir, qui deviendra la Revue du front, Jean des Vignes Rouges (pseud. de Jean Taboureau, né à Bligny-les-Beaune en Côte-d'Or le 28 avril 1879 et décédé à Versailles le 14 août 1970) était un militaire doublé […]
Petite Bibliographie Lacunaire des éditions Les Étincelles
S'ils n'ont pas tous trouvé la gloire entre 1914 et 1918, certains ont eu l'occasion de raconter leur guerre dans des ouvrages plus ou moins notoires. La maison Les Étincelles, installée à Paris au 34 rue des Archives, lança en 1927 plusieurs collections destinée à faire revivre "La plus […]
Retour de Patorni (Aurèle) sur les meurtrières rodomontades de Barrès
Hier apparaissait sur les étals les Notes intimes d'un embusqué d'Aurèle Patorni. Ce récit satirique composé par un certain Simplice, soldat auxiliaire resté loin des combats, est une vraie curiosité qui méritait de reparaître au moment des commémorations de la Première Guerre mondiale. Son auteur, […]
La Panique
La Panique La neige fouette au loin l'immensité tragique Pleine du roulement des galops éperdus : les yeux larges, hagards, les cheveux noirs tordus, Blême, à tombeaux ouverts a chargé la Panique Une torche agitée haut à son poing. Déjà Sa longue robe blanche à fleurs mauves ou prunes Se fend et […]
Quand Sanglier charge...
Au poilu inconnu La sottise béate et la pharisaïsme S'inclinent tour à tout devant ton monument, Et tous tes visiteurs, pendant un court moment, Maquillent de respect leur masque d'égoïsme. Il en vient de partout : princes, croquants ou rois, Même le gros Fatty ! Lorsqu'on débarque en France C'est […]
Les couvertures du siècle dernier (XXXV)
Depuis la réédition dans la collection L'Alambic d'Aubervilliers, de Léon Bonneff, il nous revient que la postérité du travail d'enquête des deux frères mérite un coup de projecteur. Non qu'ils aient révolutionné la baraque, mais ils étaient partis pour. Si la vie leur en avait laissé le temps... A […]
La Guerre n'a pas eu de poète... (Victor Snell)
La guerre n'a pas eu de poèteElle a révélé des prosateurs On attendait de la guerre un poète, et elle ne nous en a pas donné. Les niaises acrobaties de M. Edmond Rostand ont semblé pénibles à ceux-là mêmes qui eussent voulu leur être le plus indulgent, et c'est une preuve du néant de la poésie […]
Le Livre de Quinze grammes augmenté (Jean Arbousset)
De Jean Arbousset, voici ce que disent les archives froides, poussiéreuses, sans émotion : « Jean Roger Bernard Arbousset, né le 7 mai 1895 à Béziers (Hérault) trouva lui la mort ainsi que le déclare les archives « le 9 juin 1918, tué à l’ennemi à Cuvilly (Oise), Sous-lieutenant, 4e Régiment du […]
Journaux du front
HISTORIETTES Journaux du front Le Cafard enchaîné, L'Echo des boyaux, La Woëve joyeuse, Le Diable au Cor des chasseurs, Le Col bleu des marins, Le Looping des aviateurs et quelques centaines d'autres feuilles des tranchées, voilà tout un coin d'histoire qui revit dans le beau livre d'Or des […]
Léon Groc, la guerre et la collection "Patrie"
Les Moutons électriques poursuivent leur édition des œuvres de Léon Groc (1882-1956) — et autres auteurs. Reproduisant en fac-similé un recueil de trente-deux contes écrits "à la guerre" et publiés dans l'Excelsior, De la gloire dans de la boue vient s'ajouter à la bibliographie de […]
Une génération d'écrivains (André Lamandé)
Une génération d'écrivains
Voici quelque six mois, deux professeurs réputés pour leur probité et leur savoir terminèrent une Histoire de la Littérature Française jusqu'à nos jours. Tâche lourde ; œuvre consciencieuse. Les plus curieuses manifestations poétiques ou romanesques de ce temps y furent étudiées avec soin et soulignées avec une évidente sympathie. Dans ce tableau lumineux, une ombre pourtant. Une ombre douloureuse, fruit de l'oubli ou d'une prudente faiblesse, il n'importe. Le fait n'en est pas moins troublant et même scandaleux : les noms des écrivains vivants qui s'inspirent de la guerre sont absents de cette Histoire : ni Duhamel, ni Barbusse, ni Roland Dorgelès. Et quand elle cite Alexandre Arnoux, elle oublie, comme par hasard, qu'il est l'auteur du Cabaret, l'un des plus beaux livres inspirés par la dernière guerre.
Portrait de Jean Le Roy (1894-1918)
Tandis que certains éditeurs préparent activement paquetage et munitions destinés à enrichir la commémoration de la Première Guerre mondiale, il nous vient aux oreilles que les hostilités (commerciales) ont déjà commencé : en attendant la biographie de Guillaume Apollinaire par Laurence Campa, et […]
Deux imparables à petits prix
N'allez pas nous raconter des cracs : la crise n'est pas pour tout le monde. Le lecteur, par exemple, y échappe tout à fait. Dans son activité de lecteur s'entend, et c'est tout ce qui nous importe. Au-delà de la grande solderie permanente qui permet désormais de toucher des éditions rares à des […]
Bibliographie lacunaire des éditions Maurice d'Hartoy
Rescapé de la Grande Guerre - il a été blessé -, Maurice-Lucien Hanot, né le 17 mars 1892 à Berneville (Pas-de-Calais), a revêtu un pseudonyme qui sent ses tranchées : Maurice d'Hartoy, où il est difficile de ne pas lire d'Artois.
Homme de lettres, traducteur occasionnel de l'espagnol et éditeur, il s'était fait connaître avec un premier ouvrage intitulé Au front, impressions et souvenirs d'un officier blessé (Perrin, 1916).
De retour à la vie civile, il dirige à partir de 1919 Le Courrier de Paris, journal littéraire des anciens combattants et fonde le 26 novembre 1927 une association d'anciens combattants, les Croix de feu, ou encore "Les Décorés au péril de leur vie", en réaction aux nominations abusives qui se pratiquaient alors dans les milieux où le clientélisme fait toujours un tabac. On connaît la postérité de cette association d'abord hébergée par le Figaro, et qui, à partir de 1931, passa sous le contrôle de son nouveau président le colonel La Roque.
Maurice d'Hartoy pour sa part ne disparaîtra que le 5 décembre 1981 dans sa commune maternelle, après avoir été ministre plénipotentiaire à la SDN et à l'ONU. En dehors de son activité militante, on lui doit plusieurs romans, des ouvrages de critique littéraire et des biographies d'écrivains et cette activité d'éditeur, assez curieux pour ne dire que cela, où le pamphlet côtoie l'ésotérique et le droit des gens la bluette coloniale...
Les adresses successives connues de la maison furent celles-ci :
15, avenue Mozart
95, rue de la Pompe
232, boulevard Saint-Germain
Et ses collections, fort nombreuses, s'intitulaient :
Gestes et visages modernes
Le Roman colonial
Enquêtes et pamphlets
Les problèmes contemporains
Les Maîtres du style
Les Dessous de l'histoire
Les Documents authentiques
La néo-kabbale
Chefs d’œuvre éternels
Documents historiques illustrés
Documents politiques
Les Hommes extraordinaires
Il faut signaler encore aux catalogues des éditions Maurice d'Hartoy une revue : Hispaniola, perle des Antilles. Revue trimestrielle des amis de la République Dominicaine, dont le directeur fut Maurice d'Hartoy lui-même et le rédacteur en chef Paul Bastier. Elle parut à partir de 1938, à l'époque où la maison d'Hartoy était déjà installée boulevard Saint-Germain.
La machine à péquand (Roland Dorgelès)
— Tais-toi, réplique Vieublé sans se fâcher. T'as jamais eu l'honneur d'y traîner tes grolles, à Paname, bouseux. Je la connais, ta capitale : y a que des cochons sur le boulevard. — Quoi qu'il dit ce feignant-là ! — Il dit que t'as jamais débarqué à Paris, plein vase, même avec ton biau costume […]
Le "Carnet de guerre" de Louis Pergaud
Le Carnet de guerre de Louis Pergaud n'avait paru qu'en 1994 dans le 30e numéro du bulletin de ses "amis" ; c'était le fruit d'un long travail de déchiffrement et d'identification des personnages mentionnés par le poilu, bientôt sous-lieutenant, l'auteur De Goupil à Margot et de La Guerre […]